Le terrible crash d'un avion de tourisme survenu jeudi dernier à Propriano n'est pas un cas isolé dans l'île. Depuis 2009, on recense une dizaine d'accidents de ce type en Corse. Avec malheureusement des conséquences parfois dramatiques.

Avant le terrible accident qui a ôté la vie à quatre personnes jeudi 12 octobre dans le golfe du Valinco, le dernier crash d’un avion de tourisme en Corse ayant fait des victimes remontait à l’été 2018.

Cette année-là, le 16 juillet, un Socata TB20 s'abîme en mer, tout près d’une plage de San Giuliano, sur la façade orientale de l’île. Le pilote et son passager avaient décollé en fin de matinée de Ghisonaccia à destination de l'île d’Elbe. Tous deux décéderont dans cet accident d’une extrême violence.

Dans son rapport final, le Bureau d’Enquêtes et d’Analyses (BEA) fera état d’un "passage effectué à très faible hauteur et à vitesse élevée par le pilote à proximité de la plage pour saluer ses proches". Et de conclure : "il est probable qu’il a mal évalué la hauteur et n’a pas arrêté la descente suffisamment tôt pour éviter la collision avec la surface de l'eau."

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Le crash s'était produit le 16 juillet 2018, sur la commune de San Giuliano. ©FTV/

Dix mois auparavant, c’est un peu au plus au sud, toujours sur la Plaine orientale, que quatre personnes originaires de Strasbourg trouvent la mort dans leur bimoteur. Le 12 septembre 2017, leur avion - un Diamond Aircraft 42 en provenance de Cannes-Mandelieu - n'atteindra jamais l’aérodrome de Ghisonaccia-Alzitone.

Alors en phase d’atterrissage, l'aéronef chute dans les vignes, à moins d’un kilomètre de la piste. Il n’y aura aucun survivant. Le vent fort qui balayait le secteur ce jour-là a vraisemblablement contribué à faire décrocher l’avion de manière subite, le pilote ayant probablement perdu tout contrôle sur l’appareil. Le BEA évoquera également le non-respect de certaines limitations au niveau du poids et de la masse autorisés à bord.

Ce crash et celui de jeudi dernier à Propriano sont les plus meurtriers concernant des vols privés en Corse ces vingt dernières années.

Les mauvaises conditions météorologiques peuvent aussi expliquer l’origine du crash d'un Piper PA 28 au-dessus du village d'Urtaca, aux portes de la Balagne. Parti de Calvi le 12 juillet 2014 à 12h40, l’aéronef s’était retrouvé pris dans un violent orage près du Monte à l’Alturaia, à 1300 mètres d’altitude, là où il s’écrasera sur le relief.

Le lieu de la catastrophe avait pu être retrouvé grâce à la balise de détresse qui s’était déclenchée, probablement au moment du choc. Malgré tout, les secouristes ne pourront rien faire pour les trois personnes à bord, déjà décédées à leur arrivée sur les lieux du drame. Le pilote et ses deux passagers, originaires de Belgique et des Pays-Bas, devaient se rendre à l'île d’Elbe.

Fin mars 2010, l'aéroport Napoléon-Bonaparte d'Ajaccio est le théâtre du crash d'un avion prototype qui heurte la cime des arbres avant de s'écraser en bout de piste. Grièvement blessé, le pilote succombera à ses blessures à l'hôpital de la Miséricorde. Il avait tous les agréments officiels pour pouvoir voler dans l'appareil qu'il avait lui-même construit.

Les rescapés de Porto

En plus de ces cinq drames aériens, d’autres avions de tourisme ont connu le même sort ces dernières années en Corse, mais avec des conséquences - fort heureusement - beaucoup moins graves.

Ce fut notamment le cas à Propriano, par deux fois : en novembre 2015, une panne de moteur contraint le pilote d’un Wassmer WA 40 à amerrir à une vingtaine de mètres de la plage, juste après son décollage de Tavaria. Seul à bord, l’homme s’en sortira indemne.

Avant cela, le 25 juin 2010, un Robin DR 400 - le même modèle que celui qui s'est abîmé jeudi dernier - s’était cette fois fracassé sur les berges du Rizzanese, alors qu’il s’apprêtait à atterrir sur l’aérodrome du Valinco.

Malgré la violence du choc, les trois passagers réussissent à s’extraire de la carlingue. Le pilote sera quant à lui désincarcéré du cockpit, sain et sauf. Au vu des images de la carcasse du monomoteur, c’est tout simplement un miracle.

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En juin 2010, un avion s'était écrasé à proximité de la piste de Tavaria. Les quatre occupants de l'appareil avaient eu la vie sauve. ©FTV/

Dix mois auparavant, c’est dans le golfe de Porto que s’était produit un autre miracle : six personnes à bord d’un Cessna en direction de Cannes avaient réchappé à l’amerrissage forcé de leur aéronef. Après avoir passé plus de cinq heures dans une mer démontée, elles avaient toutes été récupérées indemnes par les secours.

Cet incroyable sauvetage en mer fera même l'objet d'un roman intitulé "Le serment de Piana" (Éditions Paulsen) publié en 2018.

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Les six personnes qui se trouvaient à bord de l'avion ont toutes été retrouvées saines et sauves. ©FTV/

En juillet 2021, toujours dans ce même secteur du golfe de Porto, trois personnes avaient été secourues et recueillies saines et sauves par un catamaran après l'amerrissage de leur Cessna 182 au large du Capu Rossu.

Plus récemment, le 23 septembre dernier, un petit avion en provenance d'Avignon s'était posé en urgence dans un champ, à proximité de l'aéroport d'Ajaccio, à la suite d'une avarie sur l'un de ses réservoirs. Plus de peur que de mal pour les trois occupants de l'appareil qui n'avaient pas été blessés.

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