Y a-t-il eu des négligences lors de la prise en charge médicale d’Elisa Palmieri, visée lors du double assassinat de Prunelli-di-Fiumorbo le 25 février dernier ? Le parquet de Bastia a ouvert une information judiciaire pour homicide involontaire afin de tenter de déterminer les conditions dans lesquelles s’est effectué le transfert de la jeune femme vers l’hôpital de Bastia. Et savoir si son décès aurait pu être évité.
Des dysfonctionnements ont-ils eu lieu lors de la prise en charge médicale d’Elisa Palmieri, décédée lors de son transfert vers l’hôpital de Bastia le 25 février dernier ?
C’est ce que cherche à savoir la justice. Une information judiciaire pour homicide involontaire a été ouverte (en parallèle de celle déjà ouverte pour assassinats).
Elle a été confiée à un juge d’instruction bastiais. Des informations confirmées par le procureur de la République de Bastia, Arnaud Viornery, à la rédaction de France 3 Corse.
Les faits remontent à la nuit du 24 au 25 février dernier à Prunelli-di-Fiumorbo. Une nuit au cours de laquelle Joël Ottomani, le compagnon d’Elisa Palmieri, a été tué par des tirs d'arme à feu.
Également blessée par balle à la jambe droite, la jeune femme est quant à elle décédée lors de son transfert vers l’hôpital de Bastia.
Enquête confiée à la section de recherches
Selon nos informations, un premier diagnostic effectué sur Elisa Palmieri par un médecin mandaté par le SAMU de Haute-Corse aurait conduit à organiser un transport routier par les pompiers jusqu’à l’hôpital de Bastia, sans la présence d’un médecin dans le véhicule.
Durant le trajet, les pompiers auraient sollicité à plusieurs reprises l’intervention d’un médecin du SAMU ainsi qu’un transfert par hélicoptère. Un refus aurait été opposé par le centre de régulation du SAMU de Haute-Corse qui ne l’aurait pas jugé nécessaire au vu des éléments en sa possession à ce moment-là.
En charge des investigations, les gendarmes de la section de recherches devront notamment tenter de déterminer les raisons de ces prises de décision.
Ces derniers ont déjà procédé à des auditions et saisi les enregistrements sonores des échanges ayant eu lieu durant ces quelques heures entre les services de secours.
Le décès d’Elisa Palmieri était survenu durant le trajet, à Cervione, près de 2 heures après sa prise en charge initiale à Prunelli-di-Fiumorbo.
Y a-t-il eu des négligences médicales ? C’est l’une des questions à laquelle l’enquête devra répondre.
Si oui, ont-elles pu entraîner le décès de la jeune femme de 23 ans ? Ou alors serait-elle décédée des suites de sa blessure par balle quelles que soient les modalités de prise en charge médicale choisies ?
Le rapport d'autopsie du corps de la victime devrait également constituer un élément important de l'enquête.
Une plainte déposée par la famille
En parallèle, le centre hospitalier de Bastia, dont dépend le SAMU 2B, a lancé une procédure d’événement indésirable grave auprès de l’Agence régionale de santé (ARS) et ouvert une enquête administrative.
Contactée par nos soins, l'ARS, qui a confirmé l'ouverture d'une enquête judiciaire, s'est refusée à tout commentaire,
Jusqu’à présent, le SAMU, l’hôpital et les pompiers n’ont fait aucun commentaire officiel.
Au-delà de l’émoi et de la détresse des proches de la victime, l’affaire a également laissé des traces chez les secours. En témoigne la cellule psychologique mise en place pour les sapeurs-pompiers de Haute-Corse ayant participé à l’opération.
Selon nos informations, la famille d’Elisa Palmieri a déposé plainte. Sollicitée, elle a pour l’instant décliné nos demandes d’interview.
Si les causes de la mort d'Elisa Palmieri étaient identifiées comme étant liées à la prise en charge médicale, l’issue de cette plainte et de l’enquête judiciaire pourrait avoir des conséquences sur la qualification des faits du double assassinat de Prunelli-di-Fiumorbo.
Contacté, Maître Benjamin Genuini, l’avocat du suspect mis en examen et écroué dans ce dossier, précise que son client "nie depuis ses premières déclarations avoir voulu attenter à la vie d’Elisa Palmieri".
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