Les images du bus des joueurs du Havre, attaqué à son arrivée au stade ont fait le tour des médias, suscitant l'indignation des commentateurs. Une soirée qui a placé une fois de plus le football corse sous le feu des critiques. Pour autant, ces débordements sont loin d'être une spécialité insulaire.
Vendredi soir, sur les plateaux de télé, les images du bus havrais bloqué à l’entrée du stade François-Coty tournaient en boucle. Le ton était scandalisé et certains n'hésitaient pas à employer les grands mots. « Ce qui se passe est tellement hors norme et tellement hallucinant, j’ai envie de dire extravagant, mais le mot est déplacé, que je pense que cette solution [des sanctions contre l’ACA] doit être dans la tête de tout le monde », estimait alors un journaliste.
Hors normes, et pourtant, la même scène s’est jouée à Saint-Étienne en novembre dernier. Le bus des joueurs de Lyon y est la cible d'insultes et de jets de projectiles. Sur un ton pas vraiment scandalisé, un journaliste de l'Équipe twitte alors : « Il y a eu bien plus chaud par le passé... »
En 2016, à Marseille, cette fois, c'est le bus strasbourgeois qui a fait l'objet de caillassage. À Marseille, toujours, la même année, le bus des Parisiens est aussi visé. Auparavant, les Marseillais ont même visé un car de touristes chinois, le confondant avec le véhicule parisien.
Pas de report de match
Le dernier caillassage en date remonte à un mois. Le FC Lorient arrive à Nîmes. L'accueil se fait par des fumigènes et des jets de canettes et de pierres, selon le rapport des délégués. Le point commun entre tous ces matchs ? Aucun n'a été reporté.
Et les équipes visées n'ont jamais demandé à ne pas jouer. Après la défaite, l'entraîneur de Lorient, victime du caillassage, n'avait pas brandi l'excuse du contexte : « Le contexte est ce qu’il est. Ma carrière de joueur et d’entraîneur fait que ce n’est pas ce qui m’intéresse aujourd’hui. Ce qui m’intéresse, c’est que l’on doit répondre présent dans ce qu’on nous propose, ce qu’on nous présente », expliquait Michael Landreau, entraîneur du Lorient FC.
Vendredi soir, ce n'était apparemment pas l'avis des joueurs et du staff du Havre.