Immeuble "Le Patio" à Ajaccio : les habitants toujours sans solution pérenne de relogement

Près de deux semaines après l’évacuation de l’immeuble le Patio à Ajaccio, les habitants sont toujours sans solution de relogement pérenne. Une situation délicate, à l’approche des fêtes de fin d’année, que la mairie assure "suivre quotidiennement".

"Personne n’est à la rue, mais bon…". Pour les habitants du Patio, les fêtes de fin d’année ont un goût amer. Évacués les 10 et 12 décembre derniers de leurs appartements en raison du risque d’effondrement de l’immeuble, ils sont, pour la plupart, toujours à la recherche d’une solution pérenne de relogement. Qu’ils soient propriétaires ou locataires, à l’hôtel ou chez leurs proches, tous déplorent une situation à la fois incertaine et préoccupante.

Wanda, une des 48 copropriétaires, a été relogée dans un hôtel ajaccien. "Les jours sont longs quand cela fait deux semaines que vous êtes loin de chez vous", souffle-t-elle. 

Seule la première semaine d’hôtel a été prise en charge par son assurance, ensuite, le promoteur a pris le relais. "Mais pour combien de temps ?, interroge Wanda. On n’a pas de calendrier, on navigue à vue".

Dans l’attente, elle passera Noël chez ses proches. "Psychologiquement, ça vous impacte une telle situation. Heureusement qu’on est en Corse, qu’on peut compter sur nos familles", souligne-t-elle.

"On espère toujours une solution pour retourner là-bas"

Son avenir, Wanda ne l’envisage pas ailleurs que dans son appartement. "On a toujours un peu peur, c’est sûr, mais je pense qu’après des travaux on va réintégrer notre immeuble. Je ne vois pas les choses autrement", livre la copropriétaire.

Quentin, lui aussi, souhaiterait retrouver son logement. "On espère toujours une solution pour retourner là-bas", indique t-il. Locataire, son assurance lui permet d’être relogé à l’hôtel pendant 20 jours. Ensuite, il déménagera de nouveau. "On doit rentrer le 1er janvier dans un nouvel appartement", précise-t-il.

Dans l’attente, le quotidien se révèle parfois pesant. "C’est galère pour se faire à manger, on n’a pas encore pu récupérer tous nos meubles et, en plus, nos voitures sont bloquées dans le garage du Patio", déplore-t-il.

Même son de cloche du côté de Manuel, lui aussi locataire : "Il y a trois jours, nous avons eu une heure pour prendre quelques affaires. On attend le prochain créneau, la semaine prochaine". Depuis l’arrêté de péril pris par la mairie et l’évacuation de la totalité de l’immeuble, les habitants n’ont, en effet, été autorisés à regagner leurs appartements qu'au compte-gouttes, le temps de récupérer quelques effets personnels.

"Des garanties solides sur la sécurité"

Après sept nuits d’hôtel, Manuel a eu "la chance" de pouvoir être hébergé chez un couple d’amis partis pour les fêtes sur le continent. "On a une maison, un sapin, tout ce qu’il faut, se console le locataire. Je n’aurais pas voulu recevoir ma fille pour Noël dans une chambre d’hôtel".

Pourtant, il aimerait lui aussi retrouver son logement. Mais pas à n’importe quelles conditions. "On a bon espoir de retourner au Patio, mais il nous faudra des garanties solides sur la sécurité pour réintégrer l’appartement", affirme-t-il.

La sécurité "parfaite" des habitants, c’est justement l’objectif de la mairie d’Ajaccio. Cette dernière assure "suivre le dossier quotidiennement avec beaucoup d’attention, pour que propriétaires et locataires puissent retrouver leurs logements le plus rapidement possible".

Selon nos informations, une réunion a été organisée jeudi 22 décembre, à l’initiative de la Ville. Un premier dossier de confortement aurait été présenté par le promoteur, mais la mairie aurait sollicité l’avis d’un deuxième bureau d’étude. Les services indiquent qu’ils communiqueront à ce sujet "dans un second temps".

Dans l'attente, les habitants du Patio devront, de leur propre aveu, "prendre leur mal en patience"

Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité