Le président français Emmanuel Macron et ses six homologues du sud de l'UE ont exhorté jeudi la Turquie à cesser sa politique de "confrontation" en Méditerranée orientale, alors qu'Ankara continue à contester les droits d'exploration gazière de la Grèce et de Chypre dans la zone.
"L'Europe doit avoir une voix plus unie et plus claire" face à la Turquie, a déclaré le chef de l'Etat en marge du sommet avec ses homologues du sud de l'Union européenne (UE), le Med7, à Porticcio en Corse.
Citant la Turquie mais aussi la Russie, le président Macron a une nouvelle fois dénoncé jeudi le "jeu hégémonique de puissances historiques" en Méditerranée, de la Libye à la Syrie, et plaidé pour une "Pax Mediterranea".
La présidence turque a aussitôt répliqué contre le président français, ironisant sur le "prétendu Napoléon et sa campagne méditerranéenne" dans un tweet de son directeur de la communication.
La Turquie a dénoncé les déclarations "arrogantes" d'Emmanuel Macron, "dans un vieux réflexe colonialiste", critiquant les actions d'Ankara en Méditerranée orientale et accusé le président français de "mettre en péril" les intérêts de l'Europe et de l'Union européenne".Which E. Macron ought to be condemned for his desperate attacks on Turkey?
— Fahrettin Altun (@fahrettinaltun) September 10, 2020
Macron, who pretended to be De Gaulle, that announced NATO’s brain death?
Macron, who armed terrorists in Libya and hurt NATO’s southern flank?
Or the wannabe Napoleon with his Mediterranean campaign?
La Grèce et Chypre sont en première ligne face à la Turquie, qui revendique le droit d'exploiter des gisements d'hydrocarbures dans une zone maritime qu'Athènes estime relever de sa souveraineté, affirmant, avec ses homologues, qu'Ankara viole le droit.
Ces dernières semaines, ces pays ont montré leurs muscles à coups de déclarations martiales, de manoeuvres militaires et d'envois de navires sur zone.
La France a clairement affiché son soutien à la Grèce en déployant des navires de guerre et des avions de combat dans la région, une initiative vivement dénoncée par le président turc.
Les pays méditerranéens de l'UE (Med7) ont déclaré jeudi qu'ils soutiendraient l'idée de sanctions économiques supplémentaires contre la Turquie si cette dernière persistait dans ses actions unilatérales en Méditerranée orientales, où les tensions sont vives.
D'ici le sommet des 24-25 septembre, les Européens espèrent pousser la Turquie à discuter les termes d'un accord avec la Grèce sous médiation allemande, notamment porter sur la délimination des zones exclusives en Méditerranée orientale.
La Turquie exhorte pour sa part l'UE à rester "impartiale", assurant que la menace de sanctions n'aidera "pas à résoudre le problème".