Le maire d'Ajaccio a reçu un courrier anonyme comportant des menaces de mort explicites, ce lundi 28 novembre dans la soirée dans le cadre du dossier Gloria Maris. Stéphane Sbraggia a immédiatement porté plainte et une enquête a été ouverte.
"Il ne saurait être toléré qu’un élu du peuple puisse faire l’objet de tentatives d’intimidations visant à entraver l’exercice du mandat qui lui a été confié."
Dans le courrier anonyme reçu à l'hôtel de ville ce 28 novembre, l'auteur des menaces de mort "clairement exprimées" à l'encontre du maire d'Ajaccio fait référence au vote, à l’unanimité du conseil municipal, de la délibération désapprouvant la conclusion d’un bail emphytéotique au bénéfice de la société Gloria Maris dans le périmètre du Grand site de la Parata et des Îles Sanguinaires, le 25 novembre dernier.
Dénonçant "un geste d'une telle gravité", Stéphane Sbraggia annonce dans un communiqué avoir déposé plainte "afin que le(s) auteur(s) de cet acte inacceptable en réponde(nt) devant la justice. Il est à souhaiter que l’enquête en cours permette de retrouver, dans les plus brefs délais, le ou les auteur(s) de ce fait indigne, et à la justice de prononcer une sanction exemplaire."
Le contexte passionnel a pu provoquer cet acte irraisonné que nous condamnons fermement
Groupe Gloria Maris
Le groupe Gloria Maris réagit au courrier anonyme reçu par le maire d'Ajaccio dans un communiqué : "Le contexte passionnel déclenché par cette décision aussi injuste qu'injustifiée concernant la ferme Acquadea qui condamne son existence et par là même ses 45 emplois a pu provoquer cet acte irraisonné que nous condamnons fermement." Le groupe appelle à la reprise du dialogue avec les autorités pour apaiser ce climat de tension.
Une violence ordinaire récurrente
"Il n’est pas question d’abdiquer face à la récurrence de la violence ordinaire, trop souvent alimentée par les réseaux sociaux" affirme Stéphane Sbraggia, qui encourage tous les élus et représentants des autorités publiques victimes d’agression à intenter des actions en justice.
Dans un communiqué, la Ligue des droits de l'Homme, section Corse, "condamne avec la plus grande fermeté la menace de mort adressée au maire d'Ajaccio." "Il faut en finir avec ces pratiques délétères qui minent notre démocratie et mettre au ban de notre communauté les personnes qui considèrent les pressions sur des élus, les acteurs de la société civile, les citoyens comme un mode de régulation de notre société", continue-t-elle.
Incivilités, pressions, menaces, les élus sont de plus en plus souvent maltraités dans leurs fonctions.