La citadelle est l'un des joyaux patrimoniaux d'Ajaccio. L’édifice est devenu propriété de la ville récemment et des projets devraient y être développés. Retour sur l'histoire de ce bâtiment emblématique.
Les clefs de la Citadelle d’Ajaccio ont été remises au maire de la ville par le Premier ministre lors de sa visite en Corse au début du mois de juillet. La municipalité est ainsi devenue propriétaire des lieux, l’occasion de revenir sur l’histoire du monument.
Tout commence en 1492, à l’époque génoise, et la pose de la première pierre, fondatrice du développement de la ville. « À cette date, Dominico de Negroni est chargé de la fabrication, par Gênes, de la fabrication de la ville d’Ajaccio. À l’époque, c’est un château, ce n’est pas une ville. Lui, il dit vouloir un espace identique à celui de Savona pour avoir véritablement un lieu bâti », explique Antoine-Marie Graziani, historien et auteur de « Histoire de la citadelle d'Ajaccio ».
Deuxième figure centrale : le Fratino, principal fortificateur de Philippe II d'Espagne, qui arrive en 1563. « C’est un des plus brillants fortificateurs de la Méditerranée, de Tunis à Perpignan, en passant par l’Espagne. Il fait des travaux un peu partout. C’est lui qui décide la citadelle d’Ajaccio et c’est un deuxième personnage important pour la ville », continue Antoine-Marie Graziani.
Histoire militaire paisible
Si l'histoire politique de la citadelle va s'avérer plutôt agitée avec deux autres personnages emblématiques : Pascal Paoli et Napoléon qui marquent le XVIIIe siècle et l'époque française, son histoire militaire, elle, est relativement paisible. « Quand on regarde les remparts, on s’aperçoit que la Citadelle n’a jamais été prise de vives forces. Le cordon est d’origine, du XVIe siècle, et si la Citadelle avait été prise d’assaut, symboliquement, le cordon aurait été martelé », indique Lieutenant-Colonel Philippe Fassy, dernier commandant de la citadelle d'Ajaccio.
Les impressionnantes casemates rappellent le cantonnement du 173e régiment d'infanterie, aïo zitelli en 14-18, avant un dernier personnage phare, Fred Scamaroni, qui s'est suicidé au sein de la Citadelle le 19 mars 1943, pour ne rien livrer aux Italiens.