Tribunal correctionnel d'Ajaccio : "être inscrit au Fijait, c'est une privation de liberté", pour Thierry Casolasco

Ce mardi 7 septembre, Thierry Casolasco devait comparaître devant le tribunal correctionnel d’Ajaccio. Une cinquantaine de sympathisants de l’association Sulidarità, dont le prévenu est président, se sont mobilisés.

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Devant les grilles du palais de justice d’Ajaccio, ce mardi 7 septembre, une cinquantaine de militants et sympathisants de l’associù Sulidarità se rassemblent.

Ils se mobilisent en soutien à Thierry Casolasco, président de l'association, qui doit comparaître en début d'après-midi devant le tribunal correctionnel d’Ajaccio pour avoir refusé de s’inscrire au Fijait (fichier judiciaire national automatisé des auteurs d'infractions terroristes).

Cathy Bartoli, explique au nom de l'association : "Les prisonniers et anciens prisonniers politiques sont des patriotes et non des terroristes. Nous n'accepterons donc aucune condamnation aujourd'hui à l'égard de notre président et exigeons son acquittement pur et simple pour les faits qui lui sont reprochés. Aussi, nous exigeons immédiatement l'effacement de ce fichier de Thierry Casolasco ainsi que de l'ensemble des prisonniers et anciens prisonniers politique Corse."

"Ils ont été condamnés et ont purgé leur peine"

Thierry Casolasco a notamment été condamné à neuf ans de prison, en 2011, pour complicité dans la tentative d'attentat contre une villa de Bastelicaccia. Sorti en 2015, il est inscrit au Fijait trois après sa libération.

Une inscription qui implique des obligations auxquelles l'homme refuse de se soumettre. Elles comprennent notamment une présentation au commissariat tous les trois mois muni d'un justificatif de domicile. "Aujourd'hui être inscrit au Fijait, c'est une privation de liberté. Je ne suis pas un terroriste islamiste, je suis un militant politique et un résistant corse. Je ne me plierai pas au Fijait", indique Thierry Casolasco.

Le fichier judiciaire national automatisé des auteurs d'infractions terroristes a été créé en 2015 dans le contexte des attentats djihadistes qui ont endeuillé la France. Cette base de données concerne les personnes condamnées ou, dans certains cas, mises en examen, dans des affaires terroristes.

Pour l'avocat de Thierry Casolasco, Maître Emmanuel Mercinier-Pantalacci, c'est l'incompréhension. "Cette loi a été faite pour des gens qui égorgent des prêtres, qui ont assassiné 130 personnes au Bataclan, qui ont assassiné à Charlie Hebdo et à l'Hyper Cacher et qui demain, sous les yeux du monde entier, vont être jugés par la cour d'Assises de Paris. Mais pour des raisons que nous préférons ne pas comprendre, cette loi est appliquée à l'encontre des anciens prisonniers politiques corses. Ils ont été condamnés il y a de nombreuses années, ils ont purgé leur peine. Pour certains, les faits commis remontent à 15 ans", estime-t-il.

Le procès a été renvoyé au 22 mars prochain. 

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