Lundi 13 janvier, quatre personnes ont été mises en examen dans le cadre de l’enquête sur l’assassinat de Jean-Christophe Mocchi, chef d’entreprise tué le 24 juin 2022 à Propriano. Toutes ont été placées en détention provisoire, tout comme Joseph Mocchi, mis en examen dans ce dossier le 9 janvier dernier.
Sampiero Coti, Fabien Alfonsi, Mathieu Mamberti et Paul-José Ettori ont été mis en examen, lundi 13 janvier, pour "association de malfaiteurs" dans le cadre de l’enquête sur l’assassinat de Jean-Christophe Mocchi, chef d’entreprise tué le 24 juin 2022 à Propriano.
L'information nous a été confirmée par la juridiction interrégionale spécialisée (Jirs) de Marseille, en charge de cette affaire.
Les quatre hommes, âgés de 32 à 42 ans, ont été placés en détention provisoire, tout comme Joseph Mocchi. Mis en examen le 9 janvier pour "meurtre en bande organisée" et "association de malfaiteurs", ce dernier avait sollicité un débat différé. Son avocat Me Emmanuel Molina avait dénoncé "l’acharnement judiciaire dont il fait l’objet".
Durant les gardes à vue de ces cinq personnes, les enquêteurs se sont intéressés au mobile du meurtre. La victime se serait opposée à une branche de sa famille à propos du déménagement d'un hypermarché Carrefour sur un terrain en indivision. Un témoignage sous X, corroboré par des caméras de vidéosurveillance, aurait permis d'identifier le parcours du véhicule du tueur.
"Une décision injuste"
Pour le conseil de Sampiero Coti, Me Anne-Marie Leandri, "il n'y a pas d'indices graves et concordants qui puissent justifier l'incarcération" de son client. Et d'ajouter : "Il a interjeté appel de la décision ordonnant son placement en détention." Pour l'avocate, "il n'existe aucun élément permettant de relier Sampiero Coti directement ou indirectement à une association de malfaiteurs en vue notamment de perpétrer l'assassinat de Jean-Christophe Mocchi avec lequel il affirme avoir entretenu les meilleurs rapports."
Me Charlotte Cesari, qui représente Fabien Alfonsi et Mathieu Mamberti, estime pour sa part que "les magistrats de la Jirs ont prononcé une décision injuste mettant en cause des citoyens au-dessus de tout soupçon, insérés dans la société et au service du plus grand nombre. [...] L’instruction de ce dossier s’accompagne de dysfonctionnements graves que nous mettrons en lumière très prochainement."
Me Gabriel Poggi, l'avocat de Paul-José Ettori, n'a, pour l'heure, pu être joint.
Dans ce dossier, sept personnes au total avaient été interpellées le 6 janvier dans le Sartenais-Valinco. Deux d'entre elles avaient été rapidement remises en liberté.
Tué par balles
Pour rappel, Jean-Christophe Mocchi a été tué par balles alors qu'il se trouvait attablé à la terrasse d'un bar de Propriano, le 24 juin 2022.
Confiée à la section de recherches de la gendarmerie et pilotée par la Jirs de Marseille, l'enquête avait mené au placement en garde à vue de neuf personnes originaires du Sartenais-Valinco en mai 2023. Deux d'entre elles, Appien Coti et Théophile Mondoloni, avaient été mises en examen pour "meurtre avec préméditation" et "association de malfaiteurs en bande organisée en vue de commettre un crime". Deux autres personnes avaient été placées sous le statut de témoin assisté.
Âgé de 55 ans, Jean-Christophe Mocchi, chef d'entreprise très connu dans la micro-région et juge consulaire au tribunal de commerce, était aussi le fils d'Émile Mocchi, ancien maire de Propriano de 1971 à 2001.
En octobre 2021, il avait déjà été la cible d'une tentative d'assassinat. Il avait été blessé par balles alors qu'il circulait de nuit à moto sur la commune d'Olmeto.