Bonifacio : vers une coopération des polices françaises et italiennes pour lutter contre le braconnage ?

Vendredi 18 novembre, un amendement défendu par le député de la 2e circonscription de Corse-du-Sud, Paul-André Colombani, a été adopté à l’Assemblée nationale. Il vise à organiser une coopération entre les polices et les douanes françaises et italiennes afin de lutter contre le braconnage et la pêche industrielle dans la réserve naturelle des Bouches de Bonifacio.

Lutter contre le braconnage, la pêche industrielle illégale et préserver la biodiversité dans la réserve naturelle des Bouches de Bonifacio. C’est le but de l’amendement, défendu par le député de la 2e circonscription de Corse-du-Sud, Paul-André Colombani, et adopté par l’Assemblée nationale vendredi 18 novembre.

Le texte défend la mise en place d’une « coopération transfrontalière opérationnelle entre la Corse et l’Italie, visant à améliorer la coordination des forces de police et des douanes françaises et italienne. »

Pour appuyer cet amendement, le député nationaliste s’est appuyé sur deux phénomènes à l’œuvre dans les eaux de la réserve. Le premier réside dans « les activités de braconnage de la part de ressortissants italiens armés et ayant menacé avec des armes feu les agents de l’Office de l’environnement de la Corse (OEC) chargés de la surveillance de ces sites. »

Ainsi, en juillet 2020, une équipe de l’OEC avait été braquée par des braconniers sardes alors qu’elle effectuait une mission de surveillance sur l’îlot des Moines, au cœur de la réserve naturelle. L’équipe avait alors été menacée par les braconniers avec des harpons armés et une arme qui s’apparentait à un fusil à pompe. Si les quatre contrevenants étaient parvenus à prendre la fuite vers la Sardaigne, tous ont été extradés vers la France par les autorités italiennes un an plus tard et mis en examen pour « pêche dans une réserve naturelle en infraction avec les dispositions, menaces de mort et violences à l'égard de personnes dépositaires de l'autorité publique, refus d'obtempérer par un capitaine d'un navire de pêche, obstacle à une saisie en matière de pêche, navigation avec un navire de pêche maritime dont les éléments d'identification sont inexistants, dissimulés ou falsifiés ».

« Opérations coup de poing »

Le second phénomène est la pêche industrielle. « La présence de senneurs italiens à proximité de l’aire marine protégée ne cesse d’inquiéter son gestionnaire qui s’appuie sur les services de l’État pour effectuer des contrôles », précise le texte. Enfin de tenter d’endiguer ces faits, des « opérations coup de poing » sont organisées dans la réserve.

La dernière date d’août 2022. Elle a conduit au contrôle d’un navire italien. À bord, les autorités ont retrouvé des "espèces d’intérêt halieutique" pour la réserve. Dans un communiqué, l’OEC précisait alors : « Ces 3 dernières années, il a été constaté que les pêcheurs senneurs industriels se rapprochent – de manière toujours plus préoccupante – du périmètre de la RNBB afin de profiter de l’effet de la gestion sur la ressource halieutique de cet espace protégé. »

Pour rappel : la pêche à la senne, qui consiste à capturer les poissons à la surface à l'aide d'un filet, est prohibée dans la réserve naturelle des bouches de Bonifacio, de même que toute activité industrielle.

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