Aéroport d'Ajaccio : un préavis de grève déposé par les agents de sûreté, ce jeudi

Les agents de la sûreté en poste à l'aéroport d'Ajaccio reprochent à la direction de leur société de ne pas leur avoir versé une prime pourtant bien inscrite dans la convention collective. Des négociations doivent se tenir ce mercredi. Si tous les vols devraient dans tous les cas bien partir demain, des retards peuvent-être à prévoir, avertit la CCI.

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Les passagers au départ de l'aéroport d'Ajaccio devront peut-être faire preuve d'un peu de patience, demain, jeudi 8 décembre.

La cause ? Un préavis de grève des agents de sûreté de la compagnie Sap Sur, en charge de la sécurité au sein de l'aéroport Napoléon Bonaparte, déposé par l'intersyndicale CGT, STC et CFTC.

Au centre du mécontentement, le non-versement de la prime annuelle de sûreté aéroportuaire (PASA), prévue pour "récompenser l'implication effective des agents dans la prévention des menaces contre le transport aérien", précise la Convention collective nationale des entreprises de prévention et de sécurité.

Versée en une fois au mois de novembre, cette prime est subordonnée à une double condition : une année d'ancienneté et une présence effective du salarié sur la totalité de l'année écoulée. Son montant revient lui à une forme de 13e mois, égal au dernier salaire brut de base du salarié concerné. 

Mais mauvaise surprise pour les agents de sûreté en poste à Ajaccio, cette année : la prime n'a pas été intégrée au bulletin de paie du mois de novembre. Une situation qu'ils ont rapportée à la direction de la société Sap Sur, qui leur aurait alors indiqué ne pas compter accéder à cette demande.

Situation financière délicate

Récemment arrivée aux commandes de l'entreprise, après la liquidation, au printemps dernier de la société Arcosur, la direction de la compagnie se justifie par un manque d'informations de la part du liquidateur, et par une situation financière délicate. "Ils parlent d'un cumul de faits qui ont mené à une trésorerie compliquée, comme le maintien du salaire pour des salariés en maladie, des commandes non-payées...", indique Jean-Charles Puccetti, représentant syndical.

Le non-versement de la prime découlerait de fait d'une volonté de la direction de "redresser les comptes de l'entreprise." Pire, souffle Jean-Charles Puccetti, c'est également la prime d'ancienneté, pourtant bien inscrite dans les accords d'entreprise, qui serait menacée. "C'est un des avantages salariés sur lequel on menace aujourd'hui de revenir. Mais cette prime-là, ça fait 20 ans qu'on l'a."

Nous avons fait intervenir un inspecteur du travail en ce sens qui a acté que tant que l'usage n'a pas dénoncé, la prime doit être maintenue.

Jean-Charles Puccetti, représentant syndical

D'autant plus que la loi impose un délai de 15 mois pour la négociation de nouveaux accords d'entreprise, rappelle le représentant syndical. "Nous avons fait intervenir un inspecteur du travail en ce sens qui a acté que tant que l'usage n'a pas dénoncé, la prime doit être maintenue."

Des négociations se sont tenues hier, mardi, entre la direction de l'entreprise et la CCI pour négocier des tarifs. "Pour l'instant, ça n'a pas abouti". Une nouvelle réunion était prévue ce matin, avant un comité d'entreprise en début d'après-midi, qui devrait déterminer la tenue ou non de la grève, conclut Jean-Charles Puccetti.

Plan de continuité

Faute d'accord, le préavis de grève pourrait être largement suivi, demain, et engendrer par conséquent des perturbations sur le trafic aérien.

Pas de quoi affoler Laurent Poggi, directeur des concessions aéroportuaires de Corse-du-Sud au sein de la CCI de Corse :"Nous avons déjà anticipé pour qu'un service minimal soit assuré". Tous les vols pourront donc bien partir, avec, sans doute, des délais plus ou moins conséquents. 

En l'attente, rappelle-t-il, "nous en sommes encore au simple dépôt de préavis. Nous attendrons le moment venu sur la mise en œuvre effective de ce préavis ou non." Réponse sans doute en fin de journée, ou au plus tard, demain, à 5h25, heure de prise de service des agents.

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