Sur un jardin privé d'un hectare de la commune d’Appietto, une équipe de passionnés tente de démontrer que l'autosuffisance alimentaire est possible. Il s'agit de renforcer la productivité du bio. La mairie vient de s'engager à servir davantage d'aliments bio dans ses deux cantines.
Sur la commune d’Appietto, un jardin dynamisé de 2 500 mètres carrés. Tout a commencé il y a quatre mois, et si les lignes de cultures ne sont pas droites, elles suivent les courbes de niveau pour exploiter au mieux.
Sous la paille ont été plantées des pousses de blettes, de tomates ou encore de betteraves, rapprochées les unes des autres, comme le veut notamment la permaculture. « On cultive dans des bottes de paille, avec des palettes, en nourrissant ces bottes de paille de moisissures, on va les fertiliser. Quand on va planter, avec très peu d’arrosage, on va avoir une très grande quantité de nourriture », explique François Rouillay, formateur en autonomie alimentaire des villes.
Favoriser l'autonomie productive et alimentaire, c'est la grande affaire de François Rouillay. À Appietto, il a initié avec d'autres la réhabilitation des sols, mais aussi, par la taille, celle des avocatiers. « On perdait de la feuille, de la productivité, on était plein de petites branches mortes, dont on a appris, après coup, qu’elles étaient aussi gourmandes que les branches vives et que c’est pour ça que l’on n’avait plus de production », précise Pierre-Marcel Sicurani, propriétaire du terrain.
Lieu de formation
L'objectif est de concentrer ces bons résultats sur le maraîchage, maillon très faible de la production agricole insulaire. À la mairie, cette initiative est bien vue.
Les deux cantines produisent leurs repas, affichent leur volonté de passer en bio, mais ne trouve pas de fournisseurs locaux. « On a un producteur bio de viande, de veaux corses, mais nous manquons de producteurs en maraîchage. On souhaiterait que quelqu’un puisse s’installer sur la commune », indique Jeanne André Colonna d'Istria, adjointe au maire.
Dans le bas de la commune poussent déjà des savoir-faire. Dans quelques mois, le jardin deviendra un lieu de formation, ouvert à tous ceux qui en ont besoin. Juste à côté trois hectares sont disponibles pour étendre l'expérience.