Ajaccio serait pénalisée par la Collectivité de Corse, qui minorerait ses aides financières à la cité impériale. C'est du moins ce qu'affirmait la majorité en Conseil municipal, lundi 8 mars. La CdC dément. Derrière les polémiques financières, on devine d'autres enjeux.

La campagne des territoriales a débuté. Et la guerre des chiffres aussi. 

Alexandre Farina, élu de la majorité ajaccienne, feraillait lundi 8 mars en Conseil municipal avec Jean-Michel Simon, élu de Pà Aiacciu. 

Alexandre Farina dénonçait "le traitement subi par la ville d'Ajaccio et la Capa" depuis que les nationalistes sont aux affaires à la région. 
Le problème selon lui, "le règlement d'aides aux communes (...), où toutes les communes de Corse bénéficient d'un taux de financement de 80 %, (...) sauf une : Ajaccio, dont le taux d'intervention a été rabaissé à 40 %"

En clair, Ajaccio, et son maire de droite, Laurent Marcangeli, principal opposant aux prochaines territoriales, sont lésés par Gilles Simeoni et son équipe. "Une majorité territoriale en déliquescence", selon les termes d'Alexandre Farina. 

"Contre-vérités"

La réponse nationaliste est tombée. Et elle condamne "des contre-vérités grossières". Pour l'exécutif, l'accusation ne tient pas à la lumière des textes, votés "à l'unanimité".

La répartition des aides repose sur "une solidarité renforcée envers les plus petites communes, et les territoires de l'intérieur et de la montagne".

Conséquence, les 245 communes bénéficient d'un taux d'intervention défini en fonction de leur démographie. 

Seules celles qui comptent moins de 350 habitants ont droit à 80 %. Une aide dégressive jusqu'aux 40 % dont est gratifié Ajaccio, comme le dit justement la majorité ajaccienne. 

Mais la CdC rappelle que ces 40 % concernent toutes les communes de plus de 10.000 habitants, à savoir également Bastia, et Porto-Vecchio. Deux communes aux mains des nationalistes. 

Communiqué de presse du Conseil exécutif de Corse

L'exécutif conclut que pour cette dotation quinquennale, Ajaccio a bénéficié d'une dotation supplémentaire de 1.689.679 euros, soit une augmentation de 27 %. Et s'étonne, ou feint de s'étonner, des reproches émis par la majorité ajaccienne.

La campagne a commencé

Car cette polémique répond à une autre passe d'armes autour des chiffres, ceux, cette fois-ci, du PTIC, le plan de transformation et d'investissements pour la Corse, qui s'élève à 500 millions d'euros. 

Une passe d'armes initiée, elle, par les nationalistes. 

Le PTIC est en effet mis en oeuvre par le Préfet de région. Et la Collectivité de Corse, elle, redoute depuis de début d'être court-circuitée par l'Etat, dans le processus. 

L'annonce d'un contrat de 170 millions d'euros entre l'Etat, Ajaccio et la Capa le 4 mars dernier avait fait grincer quelques dents du côté des nationalistes, comme nous le relations dans un précédent article :

De ces escarmouches répétées se dégagent les grandes lignes du duel qui devrait opposer Gilles Simeoni et Laurent Marcangeli, selon toute vraisemblance, en juin prochain. Le nationalisme d'un côté, la droite républicaine de l'autre.

Et le maire d'Ajaccio semble bien décidé à convaincre les électeurs insulaires que c'est du côté de Paris, et pas du cour Grandval, que viendront les bonnes nouvelles, tant que les nationalistes sont au pouvoir. 

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