De passage en Corse à l'approche du scrutin pour les élections au Parlement européen, Éric Zemmour a été accueilli de façon un peu chaotique, ce matin, lors d'une déambulation au marché d'Ajaccio. Le président de Reconquête! a fait connaître son intention de déposer plainte. Une enquête a été ouverte par le parquet d'Ajaccio.
Un comité d'accueil dont il se serait bien passé. Dans le cadre de la campagne pour les élections européennes, Éric Zemmour est de passage en Corse, ce samedi 4 mai.
L'objectif pour le président de Reconquête : faire valoir les idées du parti, à un mois désormais du scrutin. Et son arrivée aura été remarquée : en déambulation, ce matin, dans les allées du marché d'Ajaccio, il a été pris à partie par une trentaine de personnes, aux cris de "Fascites dehors", "Raciste de merde" ou encore "Dégage", et ciblé par des jets d'œufs.
L'incident a duré quelques minutes. Selon le quotidien Corse-Matin et plusieurs témoins de la scène, Éric Zemmour a porté un coup à l'arrière de la tête de la militante qui lui a lancé des œufs dessus. Un geste rapidement repris sur les réseaux sociaux mais qui aurait été, selon le candidat, défensif.
Sur X - anciennement Twitter -, l'ancien journaliste évoque des "milices communistes et des punks à chien qui font honte aux Corses et détestent la France". Dans un second message, posté environ une heure après le premier, il compare l'événement à d'autres scènes récemment survenues à Lille et dans le Rhône, lors de campagnes menées par des militants Reconquête : "Mêmes méthodes, mêmes milices, mêmes cris. Voilà le vrai visage de l'extrême gauche, de groupuscules violents, qui veulent véritablement notre mort."
Faisant référence au coup à la tête qu'il lui est reproché, il continue : "Et si nous nous défendons, ils inversent les rôles et hurlent à la violence. On ne peut pas vivre dans un pays où les gens n'ont le droit de réagir qu'une fois qu'ils sont morts."
Hier soir à Lille, ce matin dans le Rhône, et à l'instant en Corse : mêmes méthodes, mêmes milices, mêmes cris. Voilà le vrai visage de l'extrême gauche, des groupuscules violents, qui veulent véritablement notre mort. Et si nous nous défendons, ils inversent les rôles et hurlent… pic.twitter.com/dbQYfShYH9
— Eric Zemmour (@ZemmourEric) May 4, 2024
Le chef de file de Reconquête a d'ores et déjà annoncé son intention de déposer plainte contre ceux qu'il désigne comme "des individus d'ultra-gauche".
Dans un communiqué diffusé à la presse en fin de journée, le parquet d'Ajaccio a, de son côté, indiqué "qu'une enquête a été immédiatement ouverte contre X du chef de violence en réunion et, ou avec arme par destination, et confiée à la DIPN 2A (groupe d’appui judiciaire du commissariat d’Ajaccio)".
Et d'ajouter : "Les constatations des forces de l’ordre, l’exploitation des différentes vidéos déjà saisies et le recueil des témoignages viseront notamment à identifier l’ensemble des personnes impliquées et clarifier les circonstances et le contexte des faits".
"Ce qui est important, c'est le combat identitaire"
Éric Zemmour s'est rendu dans l'après-midi au Palais des Congrès pour un meeting. L'occasion pour lui d'aborder ses ambitions pour la Corse, notamment dans le cadre du processus de Beauvau, pour une possible autonomie de l'île.
"Il faut arrêter avec les extensions institutionnelles qui ne veulent rien dire, estime-t-il. Les compétences qu'on donne aujourd'hui à la Collectivité de Corse, l'exécutif insulaire ne s'en sert même pas de toutes. Moi je crois qu'il faut un combat culturel. Il faut arrêter de parler d'institutions. Le combat important c'est le combat identitaire, car l'identité corse est menacée, comme l'identité française."
Les élections européennes se déroulent en France le 9 juin prochain. Pour rappel, en 2022, au premier tour de l'élection présidentielle, Éric Zemmour avait obtenu son meilleur score régional en Corse, en réunissant 12,8% des suffrages, bien au-delà des 7,2% de voix obtenues à échelle nationale.