Des perturbations importantes sont enregistrées à l'aéroport d'Ajaccio, ce dimanche 18 septembre. En cause, plusieurs vols annulés en raison de l'absence de nombreux personnels de la compagnie Air Corsica.
"On est là, on attend, on est tenus au courant de rien... C'est inadmissible." C'est une fin de séjour dont Marie ce serait bien passée. Campée sur le parking de l'aéroport Campo dell Oro, cette touriste parisienne ne masque pas son énervement.
Son vol, prévu à 6h du matin, ce dimanche, pour rallier Paris-Orly, n'a jamais décollé. "On a reçu un texto hier, vers 23h30, pour nous dire toutes nos excuses, le vol est annulé, vous partirez de Bastia."
Peu désireux d'effectuer les heures de route supplémentaire pour rejoindre Bastia-Poretta, Marie et ses compagnons de voyage se rendent malgré tout à l'aéroport d'Ajaccio, et tentent de trouver une place sur une autre ligne. Sans succès. "On nous a dit qu'il n'y avait pas le choix, que tous les vols sont complets. On avait fait exprès 3h de route il y a deux jours pour être à un quart d'heure de l'aéroport", souffle-t-elle.
Et désormais à 10h passées, soit plus de quatre heures après l'heure annoncée de son avion, le groupe attend toujours de savoir quand il pourra partir. "On est sûrs de rien, on nous a dit qu'on allait prendre des bus mais, nous ne sommes même pas sûrs de pouvoir monter dedans, le premier bus est déjà complet..."
Annulations en série
Cette mésaventure, ils sont plus d'une centaine de passagers à la vivre, campés sur le parking de l'aéroport Napoléon Bonaparte, ce matin. Car outre le vol Ajaccio-Orly, ce sont également les vols pour Clermont-Ferrand et Bruxelles-Charleroi, également officiés par Air Corsica, qui ont été annulés pour la matinée. Pour l'après-midi, trois vols, pour Toulouse et Paris-Orly ont été annulés.
Ces perturbations seraient liées à l'absence de nombreux pilotes d'Air Corsica. Selon nos informations, ces derniers, sans déposer de préavis de grève, auraient fait usage du droit qui leur est accordé de déposer, chaque année, un jour de repos quand ils le souhaitent, sur simple délai de 48h.
Une grève surprise qui ne porte pas son nom, et qui énerve aussi le président de la compagnie aérienne. "Moi aussi aujourd'hui je vais dire joker, râle Luc Béreni, président du directoire d'Air Corsica. Cette compagnie, elle n'appartient pas aux 22 pilotes qui ne sont pas venus travailler. Elle appartient à la Corse et à tous les Corses. Aujourd'hui, Air Corsica a failli à sa mission. Je voudrais que chacun en prenne bien la mesure et la gravité et prenne ses responsabilités très vite."
"Ce qui est insensé, c'est qu'indépendamment du mouvement social qui peut affecter le fonctionnement normal de l'aéroport, souffle Martine, passagère du vol pour Clermont-Ferrand, c'est que nous n'avons depuis ce matin personne pour nous donner des informations pour la suite." Comme pour le vol Paris-Orly, on lui a indiqué qu'elle devrait prendre un bus pour Bastia, avant de prendre un avion pour Paris puis rejoindre Clermont-Ferrand, en fin de journée, en bus.
"Nous devrions être arrivés depuis plus d'une heure, et au final, on va devoir subir 20h de voyage pour regagner Clermont-Ferrand. Et avec tout ça, nous n'avons pas un renseignement, rien...", peste-t-elle.
Forcés de prendre leur mal en patience, les passagers des vols du matin ont été acheminés tout au long de la journée, par groupe, vers l'aéroport de Bastia-Poretta. En attendant de pouvoir, enfin, rentrer chez eux.