Après le meurtre ce mercredi matin de Jean-Antoine Carboni à Ota et l'ouverture d'une enquête de flagrance pour homicide volontaire par le parquet d'Ajaccio, la Juridiction Interrégionale Spécialisée de Marseille s'est saisie du dossier.
Dans la nuit de mardi à mercredi, Jean-Antoine Carboni, dit "Tony", 36 ans, a été retrouvé mort sur un parking situé non loin de la route départementale 84, sur la commune d'Ota, en Corse-du-Sud.
Invitée seule à une soirée d'anniversaire, la victime a été retrouvée vers 4h30, gisant face contre terre, par un autre convive. Les premières constatations établissaient que l'homme était décédé suite à des tirs d'arme de chasse dans l'abdomen.
Jointe par téléphone, la procureure, Carine Greff, a confirmé les faits, mais préfère rester prudente. Elle n'a donné aucun détail supplémentaire. L'enquête était initialement menée conjointement par la Direction régionale de la police judiciaire et la section de recherches de la gendarmerie nationale.
Ce vendredi, la Juridiction Inter-Régionale Spécialisée de Marseille, qui lutte contre le crime organisé a annoncé qu'elle se saisissait du dossier.
Une famille connue de la justice
L'environnement familial de la victime permettrait d'envisager la piste d'un règlement de comptes : Tony Carboni est ainsi le fils de Louis Carboni. Condamné pour des faits de trafic de stupéfiants, association de malfaiteurs et vol à main armé, ce dernier est considéré comme une figure du grand banditisme corse.Son demi-frère, lui, est en détention provisoire à Ajaccio. Mickaël Carboni est soupçonné par la justice d'avoir joué un rôle dans l'assassinat, en septembre 2016, de Jean-Michel German, un mécanicien de 35 ans tué à Alata alors qu'il quittait le domicile de sa compagne.
Plusieurs douilles ont été identifiées sur place. Selon nos informations, deux armes auraient été utilisées, ce qui attesterait de la présence de deux tireurs.
Dans un communiqué, la Ligue des Droits de l'Homme a condamné "avec la plus grande fermeté" l'assassinat, déplorant "qu'à chacun de ces drames, c’est la société corse qui voit son avenir hypothéqué."