Plus d'une trentaine de raies, potentiellement dangereuses en raison de leurs puissants aiguillons, ont été signalées près des plages de la côte méditerranéenne et jusqu'en Corse, a-t-on appris vendredi auprès du Groupement phocéen d'étude des requins et des raies.
Vivant habituellement au large, l'observation de ces raies "pastenagues violettes" et un phénomène rare lié aux températures caniculaires du moment, explique Nicolas Ziani, biologiste et fondateur de l'association spécialisée dans l'étude des requins et des raies.
"Ces raies qui mettent bas en été sont stimulées par la hausse des températures et viennent en bord de côte où elles viennent chercher une eau encore plus chaude", estime le scientifique.
Une raie "pastenague" observée en Corse du Sud
Vendredi matin, le biologiste a reçu un signalement en Corse du Sud. "Une dame a observé une raie passer près de son fils, en bord de plage dans un peu moins d'un mètre d'eau", relate Nicolas Ziani.Le 29 juillet, c'est sur la plage du Ricanto à Ajaccio, qu'une raie "pastenague violette" a aussi été observée dans une vidéo partagée par une internaute.
Les fortes chaleurs du moment et la température de l'eau relevée à 27-28 degrés sur le littoral corse", explique la présence inhabituelle de l'animal en bord de mer.
Mais c'est surtout près des plages de la côte méditerranéenne et dans les Pyrénées-Orientales que ces raies femelles "pastenagues violettes" de 80 à 90 cm d'envergure ont été repérées par de baigneurs. Le scientifique explique avoir reçu plus d'une trentaine de signalement ces derniers jours.
Des aiguillons très venimeux
Dotées de 1 à 3 aiguillons sur la queue, les raies "Pteroplatytrygon", de leur nom scientifique, "ne sont pas des espèces agressives, mais peuvent piquer si elles se sentent en danger et diffuser un venin neurotoxique", met en garde le biologiste qui enjoint les baigneurs à ne pas toucher les animaux.Si la piqûre n'est pas mortelle chez l'adulte, elle peut provoquer des troubles neurologiques graves (paralysies).