"J'aurais pu être en train de dormir dans cette maison avec mes petits-enfants" : après l'attentat d'Olmeto, la mère du propriétaire témoigne

Après l'attentat qui a visé une habitation à Olmeto, dans la nuit du 7 au 8 décembre, la mère du propriétaire a livré son témoignage sur les réseaux sociaux. Les réactions d'indignation se sont également multipliées, notamment du côté de la classe politique insulaire.

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"Aujourd'hui, j'ai le coeur gros, mon coeur de maman saigne... Mais j'ai la nausée, aussi."

Après l'attentat qui a détruit une maison à Olmeto, dans la nuit du samedi 7 au dimanche 8 décembre, la mère du propriétaire a livré son témoignage.

Dans un message publié sur les réseaux sociaux, Antoinette Lucchinacci fait part de toute son indignation. "Cette nuit, de courageux individus s'en sont pris à un bien familial, déplore-t-elle. [...] Une petite maison pour laquelle mon fils et son épouse se sont endettés pour plusieurs années [...] Loin de leur pensée la moindre idée de spéculation immobilière. Résidant sur Aiacciu, je me faisais toujours une joie de venir les voir régulièrement et de pouvoir dormir sur place."

Toit soufflé, murs et meubles détruits, si les dégats sont conséquents après l'explosion qui a visé la villa, ils restent matériels, et aucune victime n'est à déplorer. Mais la mère du propriétaire pointe les conséquences de cet acte criminel, qui auraient pu s'avérer dramatiques.

"Ces assassins n'ont pas pris la peine de se renseigner avant de commettre cet acte odieux et n'ont pas imaginé un instant que je pouvais être, cette nuit-là, en train de dormir dans cette maison avec mes petits-enfants. Mon fils se trouvait, lors de cet attentat, dans sa maison mitoyenne avec femme et enfants, traumatisés de voir en pleine nuit partir en fumée le fruit du travail de leurs parents", dénonce-t-elle.

Sur les murs de la maison visée, des inscriptions ont été retrouvées, notamment "FLNC", "Lingua corsa, lingua viva" ou encore "Fora". Si, pour l'heure, aucune revendication n'a été effectuée par le mouvement clandestin, ces bombages font vivement réagir Antoinette Lucchinacci.

"Comment ne pas avoir envie de vomir ? Mon fils enseigne à ses enfants ce que je lui ai toujours enseigné : outre les valeurs du travail, de la famille, l'importance de défendre notre langue. Ils sont en classe bilingue et parlent corse... Alors pourquoi ? pourquoi eux ?", s'interroge celle qui demande à "toutes les mouvances nationalistes" de se positionner.

"Inquiétant, injustifiable et incompréhensible"

Un appel qui a visiblement été entendu.

Ce lundi, le Partitu di a Nazione Corsa (PNC) a fait part de "son incompréhension la plus totale", dans un communiqué publié sur les réseaux sociaux.

"Si pour le PNC, la violence politique n’est absolument pas la solution, elle confine à l’absurde dès lors qu’elle vise des enfants de ce pays, qui travaillent et vivent sur leur terre. Pour nous, la situation est injustifiable", a ajouté le mouvement nationaliste.

Même message pour Femu a Corsica. 

Le parti autonomiste a lui aussi dénoncé un acte "inquiétant, injustifiable et incompréhensible".

Et d'ajouter : "Il touche une famille Corse connue, appréciée de tous et enracinée sur son territoire depuis toujours."

Core in Fronte a également affiché son soutien à la famille visée. 

"Par quiddi chì ùn la sani micca, parechji di i soi sò impignati par i dritti di u populu corsu. Un tal’attentatu ùn pò chè intarrugà tutti quiddi chì, incù stintu patriotticu, lottani sempri par l’avvena di u nosciu paesu", a déclaré le mouvement indépendantiste dans un communiqué en langue corse.

Pour rappel, une enquête sur ces faits a été ouverte dimanche par le parquet d'Ajaccio pour "dégradations par incendie". Elle a été confiée à la brigade de recherches de Sartène ainsi qu'à la section de recherches de Corse. Avisé, le Parquet national antiterroriste (Pnat) s'est saisi de l'enquête.

Retrouvez le reportage réalisé par Kael Serreri et Mathias Landry, dimanche 8 décembre :

durée de la vidéo : 00h01mn07s
Une maison endommagée par une explosion à Olmeto, une inscription "FLNC" retrouvée sur les lieux ©K. SERRERI - M. LANDRY / FTV
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