Justice : jusqu’à huit ans de prison dans le cadre d’un transport d’explosif entre Marseille et Propriano

Ce mardi 17 mai, le tribunal correctionnel d’Ajaccio a condamné trois hommes à des peines allant de 4 ans de prison, dont deux avec sursis, à 8 huit ans de prison ferme pour cession de matière explosive en bande organisée. Les faits remontent à janvier 2021.

Société
De la vie quotidienne aux grands enjeux, découvrez les sujets qui font la société locale, comme la justice, l’éducation, la santé et la famille.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "Société". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

Dans la salle d’audience du tribunal correctionnel d’Ajaccio la présidente vient de prononcer les condamnations. Sur le banc des prévenus, celui des avocats et dans le public les visages sont fermés. « Je ne comprends pas du tout là », souffle une parente d’un des prévenus à sa voisine avant de rejoindre son avocat.

Ce mardi 17 mai, le tribunal correctionnel a ainsi reconnu coupable G. Rochey, 45 ans, C. Ben Taleb, 36 ans, et R. Akhazzane, 37 ans, de cession de substance ou produit explosif et les a condamnés à des peines de quatre ans de prison, dont deux avec sursis, pour les deux premiers et huit ans d’emprisonnement ferme pour le troisième.

Ces trois prévenus ont été relaxés des faits de détention et transport de produits incendiaire ou explosif, en bande organisée, pour préparer une destruction, dégradation ou atteinte aux personnes. Le quatrième prévenu, M. Ahmandi, a quant a lui obtenu une relaxe totale pour l’ensemble de ces faits.

Deux kilos de Semtex et 13 détonateurs

Le 20 janvier 2021, M. Amhandi est interpellé à bord du Kalliste dans le port de Propriano. Il est alors boucher dans cette ville de Corse-du-Sud, et rentre du continent après avoir acheté un nouveau camion. Il transite par Marseille et, comme souvent, il accepte de faire passer un sac contenant des affaires d’un homme qu’il connaît, R. Akhazzane.

M. Amhandi ne s’en cache pas, à chaque fois qu’il doit passer un paquet ne lui appartenant pas, il fouille son contenu. Dans le sac, une mallette d’ordinateur cadenassée. Il force l’objet et découvre une substance, « je pensais que c’était de la drogue ». Il compose le numéro d’un gendarme et l’informe de sa découverte. La mallette contient réellement deux kilos de Semtex, un puissant explosif, et 13 détonateurs.

Avant d’arriver entre les mains de M. Amhandi, la mallette est passée par celles de G. Rochey, marin et C. Ben Taleb, employé dans une entreprise de transport du port de Marseille. Les trois hommes se connaissent plus ou moins et assurent ne pas savoir ce que contient le sac. « C’était banal pour moi. Les marins font toujours passer des sacs, c’est comme ça depuis toujours. Je ne me suis pas posé de questions. J’ai fait confiance, j’ai été idiot », lance G.Rochey à la barre. Seul R. Akhazzane sait ce que contient le paquet : trois paquets de tabac à chicha et deux pulls.

Un contexte tendu dans le Valinco

Pour la procureure, Sophia Taklanti, ces quatre hommes forment une véritable bande organisée où « chacun a un rôle précis pour permettre le bon déroulement de l’organisation. » Si le produit  transporté est de l’explosif, c’est parce que dans le Valinco, « et plus précisément à Propriano », le contexte est tendu. Au moment des faits, les attentats contre des commerces sont nombreux. « Et les raisons de cette détention de peuvent être que celles-ci », estime-elle.

Elle requiert contre M. Amhandi 120 jours-amende de 25 euros, 4 ans de prison dont deux avec sursis à l’encontre de G. Rochey, 6 ans de prison dont deux avec sursis contre C. Ben Taleb et huit ans d’emprisonnement contre R. Akhazzane.

« Un dossier bâclé »

Les quatre avocats plaident la relaxe. Selon eux, hors de question de parler de bande organisée. La raison : le dossier étudié par le tribunal ne comporte pas les quatre éléments cumulatifs constitutifs de cette qualification. « Structure criminelle ? Bande organisée ? C’est du délire, c’est grotesque », lance Me Antoine Vinier-Orsetti, conseil de M. Amhandi. « On vous demande de faire du droit », réclame Me Charlotte Cesari, avocate de R. Akhazzane, à la présidente du tribunal.

L’ensemble de la défense déplore « un dossier bâclé, insuffisant ». Un dossier dans lequel « on ne pense à aucun moment demandé aux prévenus à quoi allait servir le plastic, où on attend quatre mois pour aller chercher C. Ben Taleb alors qu’il est cité dès le jour de l’interpellation de M. Amhandi », soulève Me Mohamed Felouah, conseil de C. Ben Taleb.

Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité