Eu égard aux fortes chaleurs et à l'absence de pluie, les mesures de limitation et d'interdiction d’usage de l’eau sont renforcées dès ce mardi 19 juillet en Corse-du-Sud.
Après la Haute-Corse, c'est au tour de la Corse-du-Sud de renforcer son alerte sécheresse, déjà en place depuis le 24 juin. "Le comité du suivi hydrique réunissant les services de l’Etat, de la Collectivité de Corse, les représentants des maires et des socio-professionnels s’est réuni le 12 juillet dernier et a fait le constat d’une nette aggravation du déficit de la ressource en eau dans toute la Corse", indique la préfecture départementale, ce 19 juillet.
Ainsi, une dégradation rapide de la situation a été observée : "le cumul des précipitations sur les mois de janvier à juin 2022 est en déficit de 47% par rapport à la normale sur l’ensemble de la Corse, déficit record supérieur à celui de 2003. Aucune précipitation significative n’est attendue", détaille le communiqué.
"L'aridité est très marquée : au 4 juillet, l’indice d’humidité du sol présente des valeurs record correspondant aux valeurs habituelles obtenues au 20 août. Les températures de juin ont été supérieures de 4° au-dessus de la normale saisonnière, valeur record supérieure à 2003", poursuit la préfecture.
Enfin, "le débit des cours d’eau est en diminution très rapide et nette. La baisse du débit atteint 80% pour le mois de juin."
Restrictions et interdictions d'usage de l'eau
Trois facteurs qui expliquent le basculement au niveau "alerte sécheresse renforcée" de la Corse-du-Sud, acté ce 19 juillet par arrêté préfectoral. Un niveau qui instaure des interdictions strictes de certains usages de l’eau dans tout le département, applicables aux propriétaires privés comme aux collectivités publiques, quelle que soit l'origine de l'eau. Cela afin de "préserver la ressource et satisfaire les besoins humains et les activités économiques".
A toute heure de la journée, sont ainsi interdits :
- le lavage des véhicules en dehors des stations professionnelles équipées d’économiseurs d’eau, à l’exception des véhicules professionnels soumis à impératifs techniques ou sanitaires ;
- le remplissage des piscines privées (hors exploitation professionnelle) et bassins d'agrément ;
- le lavage des bateaux sauf suite à des travaux sur coque ou à l'entretien du moteur, à l’exception des bateaux professionnels soumis à impératifs sanitaires ou techniques ;
- l’arrosage par aspersion des pelouses, des espaces verts publics et privés, des jardins d’agrément ;
- le lavage ou l’arrosage des terrasses et voies de circulation privées ;
- l'arrosage ou l'irrigation de terrains non cultivés.
Les usages de l'eau suivants sont interdits entre 8 heures et 20 heures :
- l’arrosage par dispositif de type "goutte à goutte" des pelouses, des espaces verts publics et privés, des jardins d’agréments ;
- l'arrosage des cultures maraîchères ;
- l’arrosage des terrains de sport, terrains de golf, pépinières et jardins publics ;
- le lavage des voies de circulation publiques ;
- l'irrigation des cultures fourragères.
Enfin, sont interdits tout prélèvement dans les cours d'eau à des fins non-prioritaires en surface ou en nappe souterraine, quel que soit le mode de prélèvement (pompage, captage). Les usages considérés comme prioritaires qui restent autorisés sont : l'alimentation en eau potable, les prélèvements pour la santé, la salubrité publique, la sécurité civile, l'alimentation des piscicultures et l'abreuvement du bétail.
Des dispositions applicables dès aujourd'hui, et qui pourront être réévaluées en fonction de l'évolution de la situation. Un prochain comité hydrique se tiendra dans la première quinzaine du mois d'août, précise la préfecture.
Contrôles et sanctions
Des opérations de sensibilisation et de contrôle seront effectuées, conclut la préfecture. En cas de non-respect des mesures, une peine d'amende d'un montant maximum de 1500 euros pourra être délivrée.