Jugée "électoraliste" par certains, la motion pour la transparence des élus corses proposée par Jean-François Casalta, conseiller territorial PNC et candidat à la mairie d'Ajaccio, a été rejetée vendredi à l'Assemblée de Corse.
L'éthique et la transparence s'invitent dans le débat municipal. C'est à la fois en tant que candidat à Ajaccio et conseiller territorial PNC que Jean-François Casalta fait des propositions pour les municipales mais aussi pour les autres élections. Dans une motion votée vendredi à l'Assemblée de Corse, il invite tous élus de l'île et les candidats aux futures élections à davantage de transparence. Et ce, "au plus tard lors du dépôt des listes concernant les élections municipales prévues les 15 et 22 mars 2020."
"Ca veut dire une déclaration de patrimoine, une déclaration d'intérêt, une déclaration de revenus, avec des obligations qui vont parfois au-delà des obligations légales qui existent déjà sur le site de la Haute autorité pour la transparence de la vie publique, précise Jean-François Casalta. Des mesures très importantes pour restaurer une confiance qui est aujourd'hui dégradée entre les les citoyens, les élus, et les candidats."
Examinée vendredi par l'Assemblée de Corse, la motion a donné lieu à de nouvelles divisions au sein de la majorité territoriale. Les groupes Corsica Libera et PNC y étaient favorables.
Julia Tiberi, conseillère territoriale PNC a pris position dans le débat : "Je rappelle quand même à notre assemblée et notamment à mes collègues de la majorité que nous avons fait une campagne sur la maison de cristal. Jean-François l'a dit hier, la transparence et l'éthique, en parler, c'est bien, les pratiquer par des mesures concrètes c'est encore mieux."
Annexes à la motion pour la transparence et l'éthique des candidats et élus
Les représentants de Femu a Corsica s'opposent à la motion déposée par Jean-François Casalta. Ses propositions sont jugées trop intrusives et potentiellement "populistes". De plus la question du calendrier et de la légitimité de l'assemblée est posée.
Motion rejetée
"Cette enceinte n'est pas une tribune d'élection municipale, a défendu Hyacinthe Vanni, président du groupe Femu a Corsica. Je propose qu'on retire la motion et qu'on se revoie, sous les formes que vous voulez : conférence de président, dans des commissions et qu'on revienne avec un rapport qui nous engage nous, élus de cette assemblée.""Nous érigerions, au terme de votre motion, une norme, une prescription qui n'est pas impérative mais qui vient fixer une règle du jeu sans qu'il n'y ait eu de débat, pour des instances autres que la nôtre. Franchement je ne pense pas que ce soit la bonne façon d'aborder le débat", a pour sa part déclaré Gilles Simeoni, président du Conseil exécutif de Corse.
Les élus de droite ayant joint leurs voix à celles de Femu a Corsica, la motion est rejetée. Le débat pourrait resurgir lors de la session consacrée à la violence.