D’ici deux ans, Viggianello pourrait accueillir un nouveau centre de tri et d'enfouissement d'ordures ménagères. Le projet, porté par un entrepreneur privé est sur les rails. Mais la commune s'oppose à la poursuite de cette activité sur son territoire.
D'ici trois ans, l'enfouissement des déchets sur le site du Syvadec de Viggianello s'arrêtera. Entre temps, sur un terrain voisin devrait sortir de terre une autre installation de tri et enfouissement, un projet porté par un privé.
« On n’aura pratiquement pas de défrichement à faire. C’est-à-dire que tout ce que vous voyez va être préservé. Sur l’ancienne grille de départ du terrain, il y aura l’usine de tri. Les 3.400 m² de terrassement sont déjà faits depuis bien longtemps. Ensuite, sur la partie où l’on voit le terrain de cross, il y aura la fosse. Et on y enfouira tout ce qui n’est pas valorisable », explique Alexandre Lanfranchi, dirigeant "Lanfranchi Environnement".
Il investira des dizaines de millions et y croit. Il a obtenu en juillet un permis de construire pour l'usine de tri manuel, une première en Corse. Il attend maintenant l'autorisation d'enfouir. 65.000 tonnes d'ordures devraient être accueillies à dater de 2019.
« Nous allons facturer 100 euros la tonne pour trier et enfouir. En sachant qu’aujourd’hui, en Corse, le prix de l’enfouissement est pratiquement 1,5 voire deux fois le prix que nous proposons pour faire les deux », affirme le dirigeant.
Lors de l'étude d'impact environnemental pour l'enfouissement, l'Etat n'a pas émis d'objections. L'enquête publique est en cours, jusqu'au 10 avril. Initialement, la municipalité de Viggianello avait accepté le projet, mais désormais, elle s'inquiète vivement. Elle vient d'émettre un avis très défavorable sur le registre de l'enquête. Et elle organise même une réunion publique samedi.
Pour Jean Pereny, 1er adjoint au maire de Viggianello, les nuisances seront trop fortes : « Nous allons passer de 23 camions par jour à 41. Le projet à venir, c’est 1,260 millions de tonnes, c’est-à-dire trois fois le centre d’enfouissement actuel. Et c’est repartir pour 20 ans. C’est à cela que nous nous opposons ».
Les riverains aussi se mobilisent et espèrent que la CTC se prononcera contre ce projet, comme Frédéric Larigi, de l’association "Valincu Lindu" : « C’est contraire même à l’idée de tri à la source et de gestion des déchets vertueuse. Il est impensable de laisser aujourd’hui un petit bassin supporter l’intégralité des poubelles de la Corse »,
Le projet pourrait être validé avant l'été. Dans ce cas-là, certains parlent déjà de blocage du site.