Faut-il parler d'un mauvais cadeau de Nicolas Hulot à la Corse avant sa démission ? Le 27 août dernier, l'ancien ministre de l'Ecologie a adressé un courrier à Gilles Simeoni, dans lequel il pointait les difficultés pour construire un Gazoduc entre Lucciana et Ajaccio.
Décembre 2016 Ségolène Royale est affirmative : la centrale du Vazzio fonctionnera au gaz naturel.
Et dans le protocole signé avec la majorité territoriale, il est question d'un gazoduc reliant le Vazzio à la centrale de Lucciana, elle-même approvisionnée via une installation maritime.
Revirement, le 27 août dernier : juste avant sa démission, le Ministre de la transition écologique Nicolas Hulot, adresse un courrier au président de l'exécutif Gilles Simeoni, il ne veut plus du gazoduc.
Le courrier de Nicolas Hulot à Gilles Simeoni, le 27 août
Selon Nicolas Hulot cette installation serait trop coûteuse (900 millions d'euros), difficilement amortissable et confrontée à des problèmes liés au foncier.
Des données contestées par l'association Aria Linda comme par l'exécutif, qui assure que l'une des trois entreprises consultées proposerait des coûts de réalisation et d'exploitation des installations d'alimentation en gaz largement en-deçà des 900 millions d'euros annoncés par le ministre.
"On ne peut pas se dédire"
Exit le gazoduc, Nicolas Hulot propose dans son courrier la création d'une barge en baie d'Ajaccio visant à alimenter le gaz.Pour Jean Biancucci, conseiller exécutif en charge de la politique énergétique, on s'en tient à ce qui était prévu dans la programmation pluriannuelle de l'énergie (PPE 2016-2023), et, donc, au contenu du protocole signé en 2015 : « Ce courrier c’est une lettre d’intention, je pense qu’il faut le prendre aussi à minima. C’est l’avis du ministre Hulot et c’est le courrier du dernier jour, de la dernière heure. Ce qu’on appelle la PPE, programmation pluriannuelle de l’énergie, a été votée et débattue par l’Assemblée de Corse. Aujourd’hui on est restés absolument dans ce cadre, on ne peut pas se dédire», déclare-t-il.
Reste à savoir désormais si les propos de Nicolas Hulot engagent ou non son successeur François de Rugy et si cela contrarie ou non le fonctionnement au gaz des centrales thermiques au gaz d'ici 2023.