Sartène : les habitants votent "non" à la piétonnisation du centre-ville

Ce dimanche 21 avril, les habitants de Sartène se sont prononcés largement contre la piétonnisation de leur centre-ville, lors d'une consultation locale. Le maire de la commune, à qui revient la décision finale, a indiqué qu'il suivrait cet avis.

Ils ont dit "non" à la piétonnisation du centre-ville, à 78,5%.

Ce dimanche 21 avril, les habitants de Sartène étaient invités à se prononcer pour ou contre ce projet, par le biais d'une consultation locale. Un scrutin qui a peu mobilisé : moins de 40% des inscrits se sont déplacés dans les bureaux de vote.

"La démocratie a parlé, a réagi à notre micro le maire de la commune Paul Quilichini après la proclamation des résultats. Je suis un démocrate. C'est moi qui ai lancé la consultation et je n'ai pas fait campagne, j'ai laissé les gens libres, y compris ceux de ma famille. Le résultat est là et j'en tiens compte, évidemment. [...] Il n’y aura donc pas de zone piétonne."

La municipalité, à l'origine du scrutin, avait appelé à voter pour ce projet, qui prévoyait également la création d'un parking ainsi que d'une déviation. "Le projet consistait tout simplement à redonner l'attractivité à la commune qui, malgré ses 22 000 hectares malheureusement, ne connaît pas de développement", regrette Paul Quilichini.

Une consultation contestée

Un collectif citoyen s'était en revanche prononcé contre. "La problématique sartenaise, ce n'est pas d’être pour ou contre une piétonnisation annuelle de la ville, avait déclaré ce dimanche matin Laurent Tramoni, membre du collectif. Mais plutôt d'avoir un plan de circulation, un plan de stationnement, un plan de sécurisation du cheminement piéton, des stationnements, peut-être des déviations. Aujourd'hui, le référendum ne répond pas à ces questions principales et c'est celles-ci qu'il faut régler en priorité."

L'opposition de gauche avait quant à elle appelé à l'abstention. "Nous avons toujours pensé que c'était un simulacre de démocratie, avait indiqué Nicolas Alaris, conseiller municipal d'opposition. D'ailleurs, il y a eu un rassemblement en janvier sur le thème “non au référendum”. Nous restons sur notre position. Après, ceux qui veulent voter sont libres."

Pour rappel, cette consultation avait suscité l'organisation d'un rassemblement le 20 janvier dernier. Environ 250 Sartenais, rassemblés en collectif, s'étaient réunis place Porta afin de protester contre le projet de piétonnisation.

Avis consultatif

Les communes peuvent organiser des consultations de ce type depuis 1992.

Cette possibilité a été étendue à l'ensemble des collectivités territoriales par la loi du 13 août 2004. Les électeurs d'une collectivité peuvent ainsi être consultés "sur les décisions que les autorités de cette collectivité envisagent de prendre pour régler les affaires relevant de la compétence de celle-ci" (articles L1112-15 et suivants du Code Général des Collectivités Territoriales).

La consultation locale n’est qu’une demande d’avis, et "après avoir pris connaissance du résultat, l’autorité compétente de la collectivité territoriale arrête sa décision sur l’affaire qui en a fait l’objet" (article L1112-20).

Ce dimanche soir, face à notre caméra, le maire de Sartène a donc indiqué qu'il prendrait en compte le résultat de ce scrutin en ne rendant pas le centre-ville piéton.

"Même à terme, il n'y aura pas de zone piétonne. Je vais consulter l'ensemble de mes conseillers, voir comment on va avancer à petits pas... Et puis ceux qui viendront plus tard, verront."

Paul Quilichini a également annoncé qu'il ne se représentera pas pour un quatrième mandat.

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