"Un tremblement de terre" pour Michel Castellani, malgré le rejet de la motion de censure déposée par LIOT

Les deux motions de censure avaient besoin de réunir 287 voix pour être validée. Elles ont été rejetées. Celle de LIOT, le groupe parlementaire dont font partie les trois députés nationalistes, est passée tout près d'aboutir.

Certains gouvernements sont passés plus près encore du désaveu que celui d'Elisabeth Borne. En 1992, Pierre Bérégovoy évitait une motion de censure à trois voix près.

Mais Matignon, ce 20 mars, a néanmoins eu des sueurs froides. Aujourd'hui, ce sont neuf voix qui ont manqué à la motion de censure déposée par LIOT, le groupe parlementaire dont font partie les trois députés nationalistes.  

Pour Michel Castellani, joint par téléphone à la sortie de la salle où s'est déroulé le vote, ca a même été "un tremblement de terre". "Sur une loi aussi importante, arriver à un résultat moitié-moitié, avec une assemblée cassée en deux, et la moitié du groupe républicain qui a voté notre motion, ce n'est pas rien."

Pour le député de la première circonscription de Haute-Corse, le gouvernement Borne doit désormais s'atteler à "renouer le dialogue social, et à atténuer les dissensions dans le pays. Il faut rendre rendre au parlement son rôle et sa dignité, on ne peut pas continuer à nous siffler hors-jeu à coup de 49.3"

Reste à savoir maintenant combien, à LIOT, n'ont pas voté pour la motion de leur groupe. La question n'est pas anecdotique, lorsque l'on sait que 4 d'entre eux hésitaient, ou avaient du moins fait connaître leurs doutes, et que seules 9 voix ont manqué dans le décompte final...

La deuxième motion de censure, portée par le Rassemblement national, n'a réuni que 94 voix, soit loin de la majorité. L'immense majorité de l'opposition, au premier rang desquels LFI avait fait savoir qu'elle ne la voterait pas, en raison de son marquage à l'extrême-droite, ce qui ne lui laissait aucune chance d'aboutir. 

Un après-midi éprouvant pour le gouvernement

Durant près de deux heures, cet après-midi, Elisabeth Borne avait subi le feu nourri des différents orateurs qui soutenaient les motions de censure, le visage fermé, et le regard noir quand les attaques se faisaient virulentes. 

Le premier fût Charles de Courson, fort de son appartenance à LIOT, auteurs de l'une des deux motions, et surtout de ses sept mandats consécutifs, et de son poids dans les couloirs du palais Bourbon, qui, de manière technique, a critiqué le fond, autant que la forme. 

Personne ne se réjouit ici de l'utilisation du 49-3, mais personne en peut dire que cela constitue un déni de démocratie

Laurent Marcangeli

La deuxième était Laure Lavalette, membre du groupe RN, qui a déposé la deuxième motion. La députée du Var n'a pas hésité à profiter de son temps à la tribune pour mener d'ores et déjà campagne pour son parti, dans l'optique de possibles législatives anticipées, mais plus encore de la prochaine présidentielle. 

C'est Aurore Bergé, la présidente du groupe Renaissance qui a eu la charge de défendre le travail du gouvernement. Mais elle a surtout mis l'accent sur les manquements, l'opportunisme et les trahisons supposées, des différents groupes d'opposition. 

Ce sont ensuite les différents présidents de groupe, parmi lesquels Laurent Marcangeli, président du groupe Horizons, qui ont défilé à la tribune. Le député ajaccien a défendu la méthode du gouvernement, tout en précisant que "personne ne se réjouit ici de l'utilisation du 49-3, mais dire que cela constitue un déni de démocratie ou une atteinte aux droits du parlement après 175 heures de débats et quasiment autant d'obstructions, nous ne pouvons pas l'entendre"

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