Les deux motions de censure présentées aujourd'hui, dont l'une a été déposée par LIOT, dont font partie les trois députés nationalistes, pourraient enterrer la fin de la réforme des retraites. Mais signifieraient-elles pour autant la fin du gouvernement Borne ?
Tout le pays, depuis la semaine dernière, ne bruisse que que de ces quelques mots : motion de censure. Mais c'est loin d'être la première fois que l'Assemblée nationale formalise de la sorte sa défiance à l'égard du gouvernement.
Depuis le début de la Ve République, il y en a eu autant que d'années écoulées. Les deux motions présentées cet après-midi par LIOT et le Rassemblement National sont les 61e et 62e depuis la première, présentée par le socialiste Raoul Bayou le 28 avril 1960.
Elle avait été rejetée par une large majorité des députés.
Un coup pour rien
Ca a été le cas dans l'immense majorité des cas. Le cas d'une motion de censure votée par l'hémicycle ne s'est même présenté qu'une seule fois, en octobre 1962, quelques jours après une allocation de Charles de Gaulle à la télévision. Le chef de l'Etat y abordait la question d'une réforme qui devait valider l'élection du président de la République au suffrage universel direct au lieu, comme c'était le cas jusque-là, que ce soit fait par collège électoral.
Les députés y sont en majorité défavorables, et votent pour la motion en 280 voix sur 280 députés. S'en est fini du gouvernement de Georges Pompidou, qui présente sa démission, et de la chambre basse, dissoute.
Mais cette motion de censure ne fera pas autant de dégâts que ce qu'escomptait l'opposition. Dans la foulée, les Gaullistes remportent les législatives. Et De Gaulle renomme Georges Pompidou au poste de Premier ministre dans la foulée.
Si Elisabeth Borne était désavouée par le Palais Bourbon aujourd'hui, elle pourrait très bien retourner à Matignon dans la foulée, si Emmanuel Macron en décidait ainsi.
3 gouvernements épargnés
Ce sont Georges Pompidou, Raymond barre et Pierre Mauroy qui ont dû faire face au plus de motions de censure (sept chacun). Michel Rocard, lui, s'y est trouvé confronté six fois.
Seuls Maurice Couve de Murville, Manuel Valls et Jean Castex n'en ont connu aucune durant leur période à Matignon.