En Corse, le fromage est un produit phare. Qu'il soit fermier ou fabriqué par des fromageries industrielles, les prix et l'organisation sont différents. Contrairement à la Sardaigne, la production de lait est insuffisante pour faire face à la demande.
C'est un des fleurons de l'agriculture insulaire : le fromage. La Corse en produit plus de 3 000 tonnes par an. Cela représente un chiffre d'affaires de 40 millions d'euros. Et 30 % de la production s'écoule sur le continent et à l'étranger.
La notoriété du produit et la demande sont si fortes que la filière peine à les satisfaire. 14 millions de litres de lait sont transformés chaque année : quatre millions par les fermiers, 10 millions par les laiteries industrielles qui doivent s'approvisionner en partie sur le continent, essentiellement dans le sud de la France. Trois millions de litres de lait sont ainsi importés chaque année.
400 éleveurs ovins et 200 caprins
Cette filière n'a perdu qu'une cinquantaine d'exploitants en 10 ans : elle compte aujourd'hui 400 éleveurs ovins et 200 caprins. Une stabilité qui s'explique en partie par une bonne répartition de la richesse : 40 % du chiffre d'affaires revient aux éleveurs transformateurs.
Toutefois, des menaces pèsent sur la filière. Sanitaires d'abord : les bergers redoutent le retour de la fièvre catarrhale. Un nouveau sérotype a été découvert en Sardaigne pour lequel il n'existe pas de vaccin pour l'instant.
Enfin, les difficultés d'accès au foncier entravent le développement de cette filière historique et traditionnelle. L'élevage extensif nécessite 50 à 60 hectares pour environ 300 brebis. À 5 000 ou 6 000 euros l'hectare, rares sont les jeunes agriculteurs en mesure de créer une exploitation.