À Bastia, à Ajaccio et à Calvi, ce sont plusieurs centaines de personnes qui ont répondu à l'appel national et à l'appel régional de la LDH au rassemblement, ce dimanche 21 janvier. Des manifestations contre la loi "asile-immigration", et contre le développement des "idées d'extrême droite".
Syndicats, partis politiques, artistes et associations, toutes ou presque les organisations de gauche étaient représentées. Ce dimanche 21 janvier, ce sont autour de 500 personnes, en Corse, qui ont répondu à l'appel national à manifester contre la loi sur l'asile et l'immigration.
Devant les préfectures de Bastia et d'Ajaccio, et devant la sous-préfecture de Calvi, ils se sont réunis pour exprimer leur profond désaccord contre le texte, adopté dans la douleur fin décembre, et sur lequel le Conseil constitutionnel rendra jeudi son avis.
"Dans cette loi, ce qui est en jeu, c'est le principe d'égalité de traitement, de fraternité, la liberté d'aller et de venir, indique l'avocate et membre de la section corse de la Ligue des droits de l'homme Marie-José Bellagamba. Une loi, déplore-t-elle, qui porte "fortement atteinte au droit d'asile, comme au droit au séjour régulier, et pas seulement irrégulier."
Au-delà du texte voté par le gouvernement, la gauche insulaire se mobilise aussi contre le développement des idées d'extrême droite. Avec un seul message : ne pas renoncer face à une idéologie qu'ils craignent de voir s'amplifier au sein de la société.
"Un des moments les plus dangereux de l'histoire de la République française"
Lancée en début de semaine, une tribune intitulée "Pour une Corse de la fraternité, contre la loi de la honte et contre l'extrême droite", rédigée par la LDH et appelant au rassemblement, ce 21 janvier, a réuni plus de 450 signatures.
Un texte qui dénonce une "loi de la haine et de la division, qui fait penser une menace sur le sort de nos semblables, étrangers ou immigrés, et donc sur la cohésion de notre société", et parle "d'un des moments les plus dangereux de l'histoire de la République française".
"Nous sommes également témoins tous les jours d'appels à la haine, à la violence et à la division de notre société insulaire, portés par des idéologies racistes qui ouvrent la voie à des replis identitaires et mortifères sans avenir", insiste la tribune.
En concluant : "Ce n'est pas seulement du présent et de l'avenir de la Corse et de la France dont il s'agit désormais, mais de celui des valeurs qui fondent l'humanité."