Le décret plage, texte vieux de 12 ans, réglemente l'occupation des plages. Les services de l'État ont décidé de mettre en application, mais face à ce durcissement de ton, les professionnels du tourisme littoral se structurent pour préparer la riposte. Leur souhait : modifier la loi littoral.
15 jours après les contrôles sur les plages de Porto-Vecchio, il est toujours difficile d'accéder au bord de mer, et coté sable, la circulation pédestre - qui doit être libre selon la loi- est toute autant compliquée, entravée par des matelas qui ont eux aussi les pieds dans l'eau.Cette folle densité ne se retrouve pas sur l’intégralité des plages de Palombaggia, mais à bien écouter les professionnels le problème ne serait pas là. « Aujourd’hui, sur la plage, on est autour de 7 ou 8 %, et même sur tout Palombaggia, on n’atteint pas les 20 %. Mais il est important pour nous que ces autorisations s’inscrivent dans la durée. Car on ne peut pas organiser des activités professionnelles sans savoir, d’une année sur l’autre, quel sera l’avenir », explique Michel Giraschi, porte-parole du collectif des professionnels du littoral.
« C'est indispensable »
Des autorisations qui s'inscrivent dans la durée : voilà la revendication première de ce collectif. Pour l'instant, personne ne l'a rendue publique, car elle s'oppose complètement à la loi littoral et à la définition même du domaine public.
Le 13 août dernier, ces professionnels et les élus qui les soutiennent nationalistes, de droite, macroniens, ex-socialistes ont donc fait le projet de modifier la loi. « On voit bien que tous les sociaux professionnels, qui sont au bord de mer, demandent des aménagements. Ils doivent être bien entendu raisonnables, contrôlés et encadrés. Or, les textes actuels ne permettent pas de faire ce qu’ils demandent. Je leur ai dit que s’ils voulaient obtenir cela, il faut changer la loi. C’est indispensable », soutient François Pupponi, député Nouvelle Gauche du Val d’Oise.
En juin dernier à l'Assemblée nationale, François Pupponi avait déjà proposé l'amendement 2606 pour déroger à la loi littoral et autoriser des travaux d'extension pour les hôtels en bord de mer. Cesar Filippi reconnait qu'il a largement inspiré cet amendement. Il avait été retoqué en juin. Un nouveau débat parlementaire que prépare en septembre.