Dans la foulée de la décision de justice concernant le rejet du projet de semi-liberté d'Alain Ferrandi, plusieurs élus se sont exprimés via les réseaux sociaux.
Ce mardi, le rejet de la demande d'aménagement de peine formulée par Alain Ferrandi devant la justice a suscité plusieurs réactions politiques, notamment chez les élus nationalistes.
Pour Jean-Félix Acquaviva, "le gouvernement chercherait à installer une politique du pire qu'il ne s'y prendrait pas autrement".
Le député autonomiste sortant de la seconde circonscription de Haute-Corse fait également un parallèle avec les interpellations survenues ce mardi matin dans la région bastiaise dans le cadre des violences ayant émaillé les manifestations de soutien à Yvan Colonna en mars dernier.
Réaction quasi similaire du côté de Paul-André Colombani. Le député sortant de la seconde circonscription de Corse-du-Sud évoque lui aussi les deux affaires. "Il est temps de cesser cet acharnement aveugle et de trouver des solutions justes, décentes et apaisées", écrit-il.
"Il n'y a pas de raison objective de bloquer le dossier de M. Ferrandi, a déclaré à l'AFP Michel Castellani, député nationaliste sortant de la première circonscription de Haute-Corse. Il est dans la logique que ces gens qui n'ont jamais posé le moindre problème de comportement depuis tant et tant d'années puissent avoir un aménagement de peine. La prison à vie n'existe pas en France et on est en train de l'inventer pour ces gens-là malgré leur comportement et malgré le drame qu'il y a eu à Arles" a-t-il ajouté, en référence à l'agression mortelle d'Yvan Colonna le 2 mars à la centrale d'Arles.
"Aujourd’hui, dans notre pays, un homme peut être condamné, de fait, à mourir en prison", a twitté Bruno Questel, député de l'Eure LREM. En janvier dernier, il avait fait partie de la délégation de parlementaires ayant rencontré Alain Ferrandi et Pierre Alessandri, alors incarcérés à la centrale de Poissy (Yvelines).
"Une logique de vengeance d'État" pour Core in Fronte
Paul-Félix Benedetti s'est également exprimé sur Twitter pour apporter son "soutien à Alain Ferrandi".
Pour le conseiller territorial Core in Fronte à l'Assemblée de Corse, ce refus de semi-liberté "montre que le traitement judiciaire de l'affaire Erignac se fait toujours sous le joug de la vengeance d'État".
Un peu plus tard, le parti indépendantiste a publié un communiqué dans lequel il souligne que, pour lui, "la paix ne sera pas celle des prisons ou des cimetières". Et d'ajouter : "La question des prisonniers politiques fait partie intégrante du règlement du problème corse. Les appels répétés du parquet antiterroriste, mais aussi la multiplication des interpellations contre des jeunes corses, sont de mauvais signaux."
Pour Core in Fronte,"l'État français doit s'engager dans un processus de décolonisation et de solution politique de la question nationale corse".
Ancien président de l'Assemblée de Corse et membre de Corsica Libera, Jean-Guy Talamoni a qualifié la décision de justice de "honteuse". "Hè vergugnosa" a-t-il écrit.
En fin d'après-midi, Gilles Simeoni a quant à lui réagi en citant François Mauriac : "La vengeance déguisée en justice, c’est notre plus affreuse grimace", a déclaré le président du Conseil exécutif de Corse.
Présidente de l'Assemblée de Corse, Marie-Antoinette Maupertuis a "déploré cette décision", y voyant "encore une preuve que les choses ne semblent pas s'apaiser, en tout cas du point de vue de l'Etat".
En effet, cet arrêt de la cour d'appel antiterroriste intervient alors que des discussions sur l'avenir institutionnel de la Corse sont censées débuter à Paris entre les élus insulaires et le Gouvernement.
Déjà reportée à deux reprises, on a appris ce mardi en fin de journée que la première réunion aurait lieu "après les Législatives du fait de la période de réserve", a précisé une source ministérielle auprès de l'AFP, sans qu'une date précise ne soit pour l'heure fixée.