Invité du journal télévisé du soir Sur France 3 ViaStella jeudi 29 octobre, le président du Conseil éxecutif Gilles Simeoni a commenté la mise en place du deuxième confinement et décrit la situation en Corse.
Après l'allocution d'Emmanuel Macron mercredi soir, le Premier ministre Jean Castex a dévoilé les modalités de ce deuxième confinement ce jeudi lors d'une conférence de presse.
Au même moment sur le plateau de France 3 ViaStella, Gilles Simeoni était l'invité du journal du soir à l'occasion d'une édition spéciale sur le confinement.
Le président du Conseil exécutif Corse a notamment commenté la mise en place de cette mesure alors que les chiffres de l'épidémie en Corse sont des plus alarmants.
"Je crois qu’au stade où nous étions arrivés, il n’y avait pas d’autres solutions que celle-là, sur le principe", a-t-il commencé.
"Sur les modalités, il y a à l’évidence besoin de clarification, il y aurait eu besoin de plus de dialogues en amont, certainement aussi, plus d’anticipation", a déclaré le chef de l'exécutif corse, qui avait déjà fait part sur Twitter de son mécontentement lors de l'instauration du couvre-feu.Je pense qu’on aurait pu mieux faire dans l’anticipation.
"Je pense qu’on aurait pu mieux faire dans l’anticipation, a-t-il insisté. J’ai entendu dire de la part du Premier ministre que personne n'avait prévu ce qui est en train de se passer… Je crois que c’est un abus de langage. Malheureusement, tout le monde craignait ce qui est en train de se passer et beaucoup d’épidémiologistes et de mathématiciens savaient".Le Conseil exécutif de Corse n’a jamais été consulté sur le #couvrefeu ni la stratégie anti-Covid
— Gilles Simeoni (@Gilles_Simeoni) October 23, 2020
Informé par le Préfet à 12h que la décision serait publique à 17h, j’ai découvert les modalités applicables à la Corse lors de la déclaration du PM @JeanCastex#dialogue#democratie
1ère priorité : la question sanitaire
Au 29 octobre, 75 personnes sont hospitalisées dans les deux hôpitaux publics de Corse (Ajaccio et Bastia), dont 15 en réanimation."Au maximum, nous pourrons compter sur 60 lits de réanimation, toutes pathologies confondues, Covid et non-Covid", a déclaré Gilles Simeoni. Des chiffres bien en deçà des réalités."Les projections actuelles, hypothèses raisonnables mais malheureusement pessimistes, laissent penser dans trois semaines à un besoin de 140 places en réanimation, uniquement pour le Covid".En outre, Gilles Simeoni a affirmé qu'il n'y aurait pas d'évacuation sanitaire, ou "très marginales", et qu'il n'y aurait pas de renforts en moyens humains, à l'heure où les hôpitaux de Bastia et Ajaccio lancent des appels à l'aide.
Milieu scolaire
Concernant la décision du gouvernement de maintenir les écoles, collèges et lycées, Gilles Simeoni a déclaré que Josepha Giacometti, conseillère exécutive en charge de l'éducation en Corse, avait déjà échangé avec "nombre de syndicats, de parents d'élèves".
"L’idée, toujours la même : assurer dans les meilleures conditions possibles le droit fondamental à l’éducation pour tous les scolaires et étudiants et le faire dans des conditions sécurisées au niveau sanitaire".Économie
Sur le plan économique, Gilles Simeoni souhaite que le plan de relance de 100 milliards prévu par le gouvernement "vienne irriguer de façon satisfaisante le tissu économique et social corse"."Il faut donc un plan pensé, co-construit par la Corse, la Collectivité de Corse, les élus, les chambres consulaires, l’ensemble des forces vives", a-t-il proposé.
"Adopter ce plan et ensuite aller à Paris pour dire au gouvernement que nous voulons contracter ensemble et faire que ce qui a été prévu au niveau du continent puisse se décliner au niveau insulaire".