Les producteurs l'affirment 2020 est un très bon millésime pour la clémentine corse. Si la crise du coronavirus a un temps inquiété la filière, la saison de la récolte bat son plein et les exportations sur le continent ont débuté.
"C'est une très belle récolte cette année. Il y a beaucoup de fruits, on est sur des gros rendements et suivant le type d'irrigation, on a de beaux calibres", explique fièrement Patrick Berghman, producteur de clémentines biologiques en plaine orientale depuis 30 ans.
Si l'année 2020 s'annonce comme un très bon millésime, la pandémie de coronavirus a fait trembler cette filière en constante expansion. Pour éviter une crise de la clémentine, fin septembre, les autorités françaises annoncent l'acheminement de 900 travailleurs marocains pour pallier le manque de main d'œuvre locale.
Cinq vols permettant leur arrivée ont été financés "par les agriculteurs corses, qui avaient peur de perdre leurs récoltes et pour lesquels il s'agit d'un impératif", expliquait alors Didier Leschi, directeur de l'Office français de l'immigration et de l'intégration.
Car la filière représente la deuxième puissance économique agricole de l’île, derrière la viticulture, et emploie chaque année entre 1.200 et 1.400 saisonniers uniquement pour les récoltes.
"La tendance sur l'agriculture bio est venue se surajouter à l'IGP"
Avec 220 hectares de vergers pour un rendement compris entre 20 et 30.000 tonnes par an, l'appellation clémentine est l'une des plus anciennes et des plus structurées.
Alors que dans les années 2000, la filière était au bord de la faillite, l'obtention de l'IGP, indication d'origine protégée, en 2007 est vécue comme une véritable renaissance.Actuellement, 16 % des vergers de clémentiniers sont bio ou en conversion.
L'Allemagne et le Royaume-Uni dans le viseur
Depuis le premier arbre planté dans l'île en 1925, la clémentine a fait son chemin. Aujourd'hui, 95 % des fruits sont exportés sur le continent.
Et les producteurs ne comptent pas s'arrêter là. Ils souhaitent dorénavant conquérir l'Europe du Nord et plus particulièrement l'Allemagne et le Royaume-Uni, friands des produits du Sud.Problème la clémentine de Corse y est quasiment inconnue. La filière l'assure, une fois la crise du coronavirus passée, de larges campagnes de communication y seront menées.