Ecologie : Une entreprise bastiaise fait la guerre aux mégots

Il n'y a pas de petit tri, ni de petit recyclage. alors que l'écologie est au centre des préoccupations comme rarement auparavant, il est des déchets auxquels on pense peu. Et pourtant, ils sont innombrables. Les chewing-gums et plus encore les mégots. Une entreprise bastiaise s'y est attelée. 

Selon le site écolo Natura Sciences, en France, 1725 cigarettes sont allumées chaque seconde. 
Ce qui représente 54,399 milliards de cigarettes par an. 

Ce sont autant de cigarettes qui vont être jetées sur un trottoir devant un bar, enfoncées dans le sable, négligemment lâchées par la fenêtre d'une voiture, ou discrètement poussées sous une table. 
 


Dans l'immense majorité, en tout cas, les mégots ne seront pas triés, et encore moins recyclés. 
Plus de 4000 substances toxiques sont contenues dans un seul mégot, dont le filtre met plus de dix ans à se décomposer. Et entretemps, jeté dans la nature, il pollue jusqu'à 500 litres d'eau.
Les mégots de cigarette sont les déchets les plus collectés sur les plage du monde entier, largement devant le plastique. 

Ca va des épiceries aux grandes surfaces, en passant par les bars

Des chiffres d'autant plus inquiétant que pas grand monde ne semble s'en soucier. 
 

Pierre-Félix et sa soeur, eux, en sont bien conscients. 
Et ne se contentent pas de le déplorer, en regardant tout cela de loin. 

Des épiceries aux grandes surfaces, en passant par les bars

Ils ont créé à Bastia la société Stop Gum and Mégot. 
Le but de cette petite entreprise : installer des collecteurs sur l'île, dans lesquels les fumeurs et les fumeuses peuvent glisser leurs cigarettes consumées. 

Désormais, public et privé font appel à eux, comme nous le raconte Pierre-Félix. "On a des clients dans toute la Corse, la CDC nous a suivi dès le début, puis on a été sollicité par les maires, et les communautés de communes. Aujourd'hui c'est le privé qui est notre principal levier de développement. Ca va des petites épiceries aux grandes surfaces, en passant par les bars..."
 

Aujourd'hui, c'est devant le complexe sportif de Calvi que Pierre-Felix installe le collecteur. La communauté de communes de Calvi-Balagne a commandé une quarantaine de cendriers du même genre, et ce n'est qu'un début. 

Pour François-Marie Marchetti, son président, des dispositifs de ce genre sont une nécessité. "Nous avons souhaité, au même titre que pour les cartouches de chasse auparavant, faire en sorte d'éliminer ce problème des mégots. Au-delà de la pollution visuelle, il y a un problème de véritable pollution, puisque les mégots entraînés par les eaux de pluie arrivent dans les cours d'eau, puis dans la mer."
 

Aujourd'hui, des centaines de kilos de mégots sont déjà recueillis, un début encourageant. 
D'autant qu'ensuite, tout cela passe au triage, pour pouvoir être recyclé. 
"On dépollue ce que l'on a récolté des petits éléments qui s'y glissent fréquemment. Là par exemple on a un jeu à gratter, parce qu'on a vidé un collecteur près d'un bureau de tabac. En période estivale on peut aussi trouver des petits cuillères en plastique pour les glaces". 

Une fois dépollués, les mégots sont laissés à sécher, puis ils partent en Bretagne, chez l'entreprise partenaire qui les recycle. La seule en France. 
 

Pierre-Félix et sa soeur se sont aussi attaqués aux chewing-gums usagés. Un autre problème récurrent et trop souvent ignoré. 
Ils ont conçu une affiche, qui invite les mâcheurs impénitents à coller leurs chewing-gums dessus, pour ne pas aller sous les semelles ou dans une jardinière.... 


 
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