En campagne avec Jean-Christophe Angelini : "Ne pas rester dans le confort des discussions entre initiés"

Pendant la campagne des élections territoriales, nous vous proposons une série de reportage en immersion sur le terrain avec les candidats. Ce lundi 7 juin, nous étions dans les rues d'Ajaccio dans le sillage de la liste Avanzemu pè un populu vivu.

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Ce lundi 7 juin, au moment où colistiers et militants de la liste "Avanzemu pè un populu vivu" s’apprêtent à battre le pavé ajaccien, Edouard Philippe est en ville avec le maire et candidat aux territoriales de la liste "Un soffiu novu", Laurent Marcangeli. L’ancien Premier ministre d’Emmanuel Macron est à Ajaccio pour dédicacer son livre "Impressions et lignes claires".

Hasard ou contre-pied, l’équipe de campagne de Jean-Christophe Angelini a choisi cette même date pour organiser sa tournée ajaccienne. "C’est un hasard du calendrier, tranche Jean-François Casalta, conseiller territorial en neuvième position sur la liste conduite par le maire de Porto-Vecchio. Nos réunions sont organisées au minimum quinze jours avant. En revanche, c’est assez drôle parce qu’on voit qu’on demande du renfort de partis du continent qui en Corse ne représentent pas grand-chose et qui représentent une entrave à notre développement. Nous, nous ne sommes pas du tout dans cette optique-là. Ce que nous voulons, c’est l’autonomie de la Corse, une autonomie de plein droit et de plein exercice."

"Vous le connaissez par coeur?"

Devant un parking de la Collectivité de Corse, une quinzaine de militants se répartit flyers et programmes. « Vous le connaissez par cœur ? », interroge l’un d’eux sur le ton de la plaisanterie. "Jean-Christophe est là, falemu", lâche Jean-François Casalta.

Il est 11h15 quand le leader du Partitu di a Nazione Corsa rejoint son équipe. Costume-cravate, il salue tout le monde d’un check du poing et jette un œil au programme version papier glacé : "C’est la première fois que je le tiens '"en vrai'", confie-t-il en passant sa main dessus.

La tournée ajaccienne commence. Sous un soleil de plomb balayé par des rafales de vent, l’équipe - masquée - descend le cours Grandval en direction du centre-ville. Parmi la quinzaine de personnes, Jean-François Casalta fait office de « régional de l’étape ». Le conseil municipal ajaccien est accompagné d’autres colistiers : Carla Maisani, Pierre Gambini, Maryline Santi, Angélique Degiovanni ou encore Clara Pantalacci. 

Dans le même temps, d’autres militants font la tournée dans la région bastiaise. « Nous devons dédoubler les équipes car la campagne s’effectue dans un temps très court, explique l'avocat ajaccien. Nous devons être très actifs, mais ça nous le sommes toujours dans toutes les campagnes. Avec peut-être un regain d’ardeur et un supplément d’âme pour cette campagne-là. »

Balthazar Federici, Joseph et Yannick Castelli présents en Casinca 

La veille, dimanche, c’est dans les villages de Casinca que Jean-Christophe Angelini s’était rendu. Accompagné de Tony Poli, septième sur la liste et président de l’intercommunalité Castagniccia-Casinca, le président du Partitu di a Nazione Corsa (PNC) avait tenu une réunion au groupe scolaire de Venzolasca. A la tribune, on notait la présence du maire, Balthazar Federici, ancien conseiller territorial sous la mandature (et sur la liste) de Paul Giacobbi.

Dans l’assistance, on notait aussi celle de Joseph Castelli - l’ex-sénateur radical de gauche de la Haute-Corse récemment libéré de prison – et de son fils, Yannick, maire de Penta di Casinca. Dans une microrégion dont il est originaire et où il bénéficie d’un fort ancrage, le leader du PNC a également été accueilli par le maire de Vescovatu, Benoît Bruzi. Ce dernier fait d’ailleurs partie de son comité de soutien.

Une division qui interpelle

Retour à Ajaccio. Marquée par les restrictions liées à la crise sanitaire, cette échéance électorale l’est aussi par la division de la famille nationaliste. Ce que ne manque pas de faire remarquer une sexagénaire ajaccienne : "Mais vous êtes quelle liste nationaliste ? Ah, c’est celle d’Angelini", glisse-t-elle en voyant la photo du candidat sur le flyer qu’on lui tend. "Cette question de la désunion revient souvent chez les gens que nous rencontrons, avoue Jean-François Casalta. C’est vrai que ce n’est pas bien compris et donc il faut l’expliquer et nous l’expliquons. Nous le regrettons, aussi, puisque depuis les municipales (de 2020, ndlr), nous soutenions les listes d’union dans le contrat Pè a Corsica qui est aujourd’hui révolu de par la volonté unilatérale de l’un de nos partenaires. C’est un choix, nous nous adaptons. On nous a expliqué qu’il fallait qu’on se compte, eh bien nous allons nous compter. Mais, je l’espère de tout cœur, pour mieux nous réunir sur un contrat de mandature extrêmement clair, sur une responsabilité partagée et sur une volonté de faire avancer le peuple corse dès le second tour."

Arrivée le long des bars de l’Avenue de Paris, les militants distribuent les tracts aux clients attablés. Les gens les prennent quasiment tous. A l’exception d’une tablée de touristes : "On ne vote pas ici", lâche un peu désolé le père de famille. Un peu plus loin, une figure ajaccienne connue pour ses idées davantage à gauche que nationalistes prend le flyer : "J’en ai un, ça me suffit", glisse-t-il poliment à un militant qui lui en proposait un second.

"Ce sont un peu nos présidentielles à nous"

Dans le même temps, Jean-Christophe Angelini salue chaleureusement une tablée où il semble en terrain – déjà – conquis. "Je le connais par cœur le programme", assène l’une des personnes pour lui témoigner son soutien. "Les gens ont besoin du rapport humain car on sort d’une crise sanitaire très compliquée, analyse Xavier Cesari, militant trentenaire. Ils ont besoin qu’on aille expliquer le programme, qu’on soit proche de leurs attentes qui sont fortes. Ce sont des élections importantes pour la Corse. Ce sont un peu nos présidentielles à nous." Avec les pronostics qui vont avec ce genre de rendez-vous : "Ùn vogliu micca sapè", répond avec le sourire Jean-Christophe Angelini à une connaissance qui souhaitait lui faire part du sien.

Ceux qui ne sont pas d’accord avec nous, ce sont les premiers vers lesquels nous allons et ceux avec lesquels j’ai le plus plaisir à débattre

Jean-Christophe Angelini

Pendant ce temps-là, les jeunes de l’équipe avancent. "Restez groupés", leur rappelle Pascal Zagnoli.  Âgé de 22 ans, il était candidat au côté de Jean-François Casalta aux dernières municipales à Ajaccio. Pour Clara Pantalacci, 25 ans et 56ème sur la liste, c’est en revanche une première campagne : "Tout se passe bien. La plupart des gens sont avenants, même ceux qui ne partagent pas nos idées. Il y a eu deux refus de prendre notre tract mais ça s’est fait très poliment à chaque fois." "Ceux qui ne sont pas d’accord avec nous, ce sont les premiers vers lesquels nous allons et ceux avec lesquels j’ai le plus plaisir à débattre, souligne Jean-Christophe Angelini.

"Moi, je n’ai jamais aimé rester dans l’entre-soi et dans le confort des discussions entre initiés et convaincus. De mon point de vue, l’intérêt premier, il est dans ces discussions que l’on mène avec des gens qui sont en désaccord, plus ou moins complet, avec les idées que je porte. C’est ça, je crois, qui permet de faire avancer les choses. Et d’ailleurs, sur la liste Avanzemu, ce n’est pas un hasard : vous avez des gens qui, il y a encore quelques années, étaient plutôt opposés politiquement et qu’on a rassemblés." Allusion ici notamment au maire de Sartène, Paul Quilichini, et à celui de Monticellu, Joseph Mattei, qui ont tous deux rejoint sa liste.

Après une halte dans un café à l’angle du carrefour du Diamant, colistiers et militants repartent vers la place des Palmiers. Il est bientôt l’heure de déjeuner avant d'arpenter dans l’après-midi les quartiers des Salines et Pietralba. En attendant, l'équipe s’attable dans un restaurant en face du marché. Une place où, quelques minutes auparavant, Laurent Marcangeli promenait en compagnie d'Edouard Philippe…

 

 

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