Jean-Marc Pupponi, secrétaire du syndicat des enseignants SNES-FSU de Corse, était l’invité du Corsica Sera dimanche, deux jours après l’assassinat de l'enseignant Samuel Paty. Il a notamment évoqué les conditions de travail du corps enseignant ou la liberté d’expression en classe.
Deux jours après l’assassinat de Samuel Paty, vendredi à Conflans-Sainte-Honorine en région parisienne, de nombreux citoyens ont rendu hommage au professeur d’histoire-géographie.
Parmi eux, beaucoup d’enseignants. À Bastia, Ajaccio ou encore Porto-Vecchio, l’ensemble de la profession était présente en nombre lors des hommages en Corse.
Invité du Corsica Sera, Jean-Marc Pupponi, secrétaire académique du syndicat des enseignants du second degré SNES-FSU en Corse et professeur d’histoire-géographie au lycée Laetitia-Bonaparte à Ajaccio, a évoqué les conditions de travail du corps enseignant, l’islamisme radical en milieu scolaire ou encore le travail sur la liberté d’expression. Entretien.
Ensemble en hommage à #SamuelPaty, pour la liberté d'apprendre et d'enseigner, pour la liberté d'expression, contre tous les obscurantismes. #Paris #République pic.twitter.com/St8c50p6rA
— SNES-FSU (@SNESFSU) October 18, 2020
- Quel sentiment prédomine, ce dimanche, dans la communauté éducative ?
Ensuite l’émotion, la tristesse, beaucoup. Je crois qu’aujourd’hui, les gens étaient très tristes. Et c’est aussi quelque chose qui va perdurer, parce que malheureusement, je ne sais pas s’il y a beaucoup de solutions à apporter pour l'instant. Ça va être un peu compliqué à mettre en place et à résoudre.
- Cela va-t-il peser sur votre façon de travailler, et la changer ?
"A partir du moment où on montre une caricature à des élèves pendant un cours, on utilise un outil pédagogique, on ne fait pas de la propagande en expliquant que cette caricature, ce qu’elle dit c’est forcément bien ou pas bien"
- Samuel Paty a été assassiné après un cours sur la liberté d’expression - lors duquel il avait montré à ses élèves des caricatures de Mahomet - qui est au programme de la 4ème. Quel outil pédagogique avez-vous à votre disposition pour ce genre de cours-là, est-ce que vous utilisez des caricatures ?
- Vous représentez le SNES-FSU en Corse. Avez-vous connaissance de tensions avec des familles sur ces cours-là ?
"L'islamisme radical, c’est quelque chose que je n’ai jamais ressenti dans mon lycée"
- On a pu lire dans les journaux, depuis deux jours, des enseignants du continent qui parlent de la montée d’un islamisme radical en classe, avec les élèves. Avez-vous ressenti ce phénomène ?
- Jean Castex, le premier Ministre, a promis une riposte encore plus ferme, plus rapide et plus efficace quand un enseignant subit des menaces, même insidieuses. Alors que se tient, ce dimanche soir, un conseil de défense, qu’attendez-vous du gouvernement ?
Il y a tout un tas de questions qui se posent par rapport au rôle que l'administration rectorale a joué dans cette affaire qui a commencé il y a une dizaine de jours. Le cours a eu lieu il y a eu une dizaine de jours, et ensuite il y a eu ce parent d’élève qui s’est servi des réseaux sociaux pour visiblement orchestrer une certaine manipulation et se servir de cette situation pour faire passer ses idées et mettre le feu aux poudres en se servant des réseaux sociaux.