Depuis le mois d'août, le Syvadec demande à chacun de déposer dans les bennes jaunes tous les types de plastiques et d'emballages. Avec cette extension de tri les collectivités qui devront enfouir moins de matières. Mais la crise continue de contrarier toutes ces initiatives positives.
Ce jour-là, deux ambassadeurs du tri sélectif apportent la bonne nouvelle. Ils font le tour des logements et informent les habitants que depuis le mois d'août, tous les types de plastiques sont acceptés dans les poubelles jaunes.
Mais pas facile d'informer tous les foyers, il y a les absents, les indécis, et même les impatients du tri au porte-à-porte. Ce tri au porte-à-porte est d'ailleurs un des projets de la communauté des communes de Casinca. Elle souhaite commencer par récupérer les biodéchets dans chaque foyer, et passera ensuite aux emballages.
Mais l'Ademe et l'office de l'environnement de la Corse traîneraient des pieds pour financer ces initiatives. « On a délibéré fin mai sur la mise en place du tri au porte-à-porte ne serait-ce que pour les biodéchets. Aujourd’hui, on n’a pas encore l’arrêté de subventions qui peut nous permettre de lancer notre marché pour lancer ce flux en porte-à-porte. En plus, on nous demande de faire une étude alors qu’on avait déjà validé, en conseil communautaire, au mois de mars, le principe de passer sur 600 foyers en Casinca en porte-à-porte. Là, on nous demande de faire une étude sur les biodéchets, ça nous ralentit », indique Antoine Poli, président de la communauté de communes de Casinca.
Surcoût
Et la situation continue de s'aggraver. Depuis la fermeture du centre d'enfouissement du Fiumorbu, la Casinca est obligée de passer par le quai de transfert de Teghime pour faire partir ces déchets sur Viggianello.
Pour ce service supplémentaire, le Syvadec, facture 49 euros de plus la tonne. « On a environ 120 000 euros de surcoût sur l’année qu’on n’a pas budgétisé, avec un service qui se dégrade. C’est pour ça que l’on entend certaines personnes parler encore d’incinérateur. C’est parce que l’on a du mal à mettre en place notre politique », complète Antoine Poli.
L'initiative du Syvadec : collecter tous les plastiques facilite le geste de tri. Mais cela va-t-il coûter plus cher aux collectivités déjà écrasées financièrement ? « Grâce à la renégociation des marchés, on a un coût qui est à peu près équivalent entre les deux options. Ce que nous espérons, c’est que les tonnages augmentent, bien entendu, le coût augmentera proportionnellement au tonnage. Mais en revanche, pour une tonne d’emballage le coût est équivalent », précise Catherine Luciani, directrice générale des services du Syvadec.
Bonne affaire
Selon les chiffres du Syvadec, le tri des nouveaux emballages et plastiques représentent 40 kilos par habitant. Ces matières seront envoyées à Nîmes, après avoir été triées dans une entreprise au sud de Bastia.
C'est une bonne affaire pour cette société, unique sur ce marché. Depuis l'extension du tri plastique, les volumes ont augmenté de 20 % depuis le mois d'août. « Il y a des volumes de traitement qui sont plus importants. L’entreprise est rémunérée en fonction des tonnages qui sont traités sur le site et de la qualité du tri qui est effectué. Le fait de traiter plus de matière va induire plus de chiffre d’affaires pour l’entreprise », souligne Cyril Peri, directeur administratif d'AM Environnement.
La collecte du tout plastique est une opportunité à saisir pour les communautés de communes. Les matières qu'elles fournissent, génèrent de l'argent. Le Syvadec leur rétrocède une partie de cette manne financière. Mais si la crise perdure, le risque de démotiver les particuliers, comme les collectivités, est à prendre au sérieux.