Fabien Roussel : « Emmanuel Macron vient d’entrer en cohabitation avec les Français »

Le secrétaire national du Parti communiste français est en visite en Corse ce mercredi 22 mars. L’île est la dernière étape de son tour de France, « Avec vous sans tabou », l’occasion pour Fabien Roussel de répondre aux questions de France 3 Corse ViaStella.

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La politique énergétique a été le thème de la première journée de visite en Corse du Secrétaire national du Parti communiste français (PCF), Fabien Roussel.

Ce mercredi 22 mars, il a ainsi rencontré les syndicalistes du secteur à la centrale hydroélectrique d’Ocana avant de se rendre sur la friche de la nouvelle centrale du Vazzio.

Cette journée de déplacement en Corse sont aussi la dernière étape du tour de France du député du Nord, « Avec vous sans tabou », initié en octobre dernier. L’occasion notamment de promouvoir son nouveau livre : « Les jours heureux sont devant nous ».

Alors que le président de la République s’adresse aux Français après l’adoption de la réforme des retraites suite à l’utilisation de l’article 49.3 de la Constitution, Fabien Roussel a accordé un entretien à France 3 Corse ViaStella.

Emmanuel Macron vient de déclarer que le texte sur la réforme des retraites allait suivre son chemin démocratique, une première réaction ?

Je regrette que le président de la République n’ait pour seul mot à répondre aux Français : Non, non et non. Il n’entend rien de ce qui se dit dans le pays, il n’entend rien du front syndical uni, il n’entend rien de ce qui se passe au Parlement. C’est terrible.

Il fait un choix. Il vient d’entrer en cohabitation avec les Français. Avec lui, le pays est condamné à l’immobilisme, contrairement à ce qu’il dit. Il est dans une situation intenable. Je souhaite ardemment que cette réforme des retraites soit retirée et que l’on puisse se mettre autour d’une table pour parler des problèmes que rencontre notre pays.

« Cohabitation », le mot est fort, cela veut dire que vous allez être dans l’opposition franche et directe. Appelez-vous à la mobilisation pour la journée du 23 mars ?

Ça veut dire que d’abord nous devons continuer le combat contre cette réforme des retraites. Nous allons mettre le paquet pour que demain, et les jours suivants, la mobilisation puisse tenir, augmenter. Il faut que demain nous ayons la mobilisation, la manifestation la plus puissante que nous ayons eue depuis le début de ce mouvement.

L’alternative c’est nous. Nous sommes prêts.

Fabien Roussel

Et puis il y a l’enjeu pour les forces de gauches et de progrès. Nous devons représenter l’alternative. Nous, nous représentons la démocratie sociale, celles et ceux qui sommes prêts à gouverner, à mettre en place une réforme progressiste des retraites, nous attaquer au pouvoir d’achat, réindustrialiser le pays, défendre les services publics, travailler avec les syndicats… Oui, les forces de gauche et écologistes sont prêtes à gouverner. C’est tout l’enjeu aujourd’hui. L’alternative c’est nous. Nous sommes prêts.

Pour autant, Emmanuel Macron a dit qu’il avait entendu le sentiment d’injustice et qu’il allait convoquer les partenaires sociaux pour améliorer les conditions de travail de manière générale. Êtes-vous prêt à y participer d’une façon ou d’une autre ?

Le président de la République dit qu’il est prêt à discuter et en même temps il entend promulguer ce texte de loi, alors que nous avons déposé un recours conseil constitutionnel, alors que nous avons déposé auprès du conseil constitutionnel la demande de référendum d’initiative partagée, inscrit dans la Constitution. Il doit respecter la Constitution, respecter ces recours que nous avons introduit auprès du conseil constitutionnel.

Aujourd’hui la seule chose qu’il doit faire c’est de retirer son texte en attendant. Tant que ce texte n’est pas retiré, nous n’avons rien à échanger avec lui.

Le référendum d’initiative partagée, les députés communistes en sont à l’initiative, mais d’autres forces politiques s’y adjoignent, notamment des députés insulaires, qu’en est-il ?

Ce référendum d’initiative partagée c’est d’abord une campagne qui va durer pendant neuf mois pour réunir 4.8 millions de signatures. Pendant ces neuf mois de campagne, le président de la République doit suspendre cette réforme, c’est la première chose qu’il doit faire.

Il y a une très belle campagne à mener, tous ensemble. L’ensemble des organisations syndicales, mais aussi toutes les forces politiques et les députés, y compris centristes, indépendants comme ceux de Corse qui ont signé ce référendum d’initiative partagée. Tous ensembles nous devons gagner ces 4.8 millions signatures. Nous avons neuf mois pour cela et enfin avoir ce référendum, redonner la parole au peuple et abroger définitivement cette réforme.

On parle de la réforme des retraites, mais il s’agit d’un hasard de calendrier, votre visite était programmée pour parler de l’énergie en Corse, qu’en est-il des infrastructures que vous avez visitées ? Vous militez pour la construction d’une nouvelle centrale, pour autant elle ne fonctionnera pas au gaz comme prévu …

Je milite pour que la France retrouve sa souveraineté énergétique pleine et entière. Ici, en Corse, il faut tenir compte de l’insularité et du défi climatique. C’est la raison pour laquelle il est urgent que les travaux commencent pour bâtir cette nouvelle centrale thermique qui fonctionnera au biocarburant et remplacer celle qui fonctionne au fioul lourd comme c’est le cas aujourd’hui.

Mais ça ne suffira pas. Car il faut sortir des énergies fossiles. Or, ici, on consomme tous les ans un peu plus d’électricité, et c’est bien normal avec les voitures électriques, avec le port où les bateaux viennent se recharger, pour cela il va falloir investir rapidement et notamment dans des barrages hydrauliques pour pouvoir augmenter la production d’électricité et que la Corse retrouve son autonomie en matière énergétique. C’est un défi important à relever et nous devons le faire dans le cadre d’une maitrise publique. Il ne faut pas céder aux sirènes du privé parce que sinon ce sont les prix qui vont augmenter.

Concernant le biocarburant, les associations de défense de l’environnement disent que cela pollue trop et qu’il faut du gaz …

Je fais confiance à la science, aux chercheurs, ce sont justement les chercheurs du Giec (groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat ndlr.) qui nous disent qu’il faut sortir définitivement des énergies fossiles. Ne plus utiliser de centrales thermiques qui fonctionnent au fioul et au charbon.

Les biocarburants sont une source d’énergie renouvelable qui est préconisée par le Giec. Je leur fait confiance et je fais confiance dans ce choix qui est fait pour la Corse.

La visite du Secrétaire national du PCF s’est poursuivie à Bastia dans l’après-midi. Il a notamment rencontré les élus de Haute-Corse à Lupinu puis a échangé avec les habitants, les salariés et les élus. « Les jours heureux sont devant nous » sortira jeudi, 23 mars. 

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