C’est seul que Gilles Simeoni a rencontré, lundi, à Paris, le Premier ministre, Édouard Philippe. Jean Guy Talamoni avait annoncé qu'il ne participerait pas à cette réunion destiné à clôturer un cycle de discussions sur la réforme constitutionnelle.
À son arrivée à Matignon lundi, Gilles Simeoni semble détendu, mais très peu confiant quant à l’entrevue qui l’attend avec le Premier ministre, Édouard Philippe. Le président du conseil exécutif de Corse n’a plus vraiment d’espoir.
« Nous sommes prêts au dialogue et à la discussion. Mais pour un dialogue, il faut être deux, pour l’instant, les élus de la Corse n’ont pas trouvé d’interlocuteurs désireux d’avancer du côté du gouvernement et de l’État », explique Gilles Simeoni.
Pourtant, la rencontre a duré plus de deux heures, en compagnie de la ministre Jacqueline Gourault et d’Édouard Philippe. Il est notamment question du statut fiscal et social, le Premier ministre se serait engagé à le mettre en œuvre, mais sans en préciser les contours.
« Le Premier ministre a pris acte de la demande »
Il est aussi, et surtout, question du projet d’article 72-5 relatif à l’inscription de la Corse dans la Constitution, largement en deçà des espérances des nationalistes. « Ce que j’ai demandé au Premier ministre, c’est : ’Êtes-vous prêt à faire évoluer ce texte dans le cadre des débats parlementaires […] et à prendre en compte les amendements qui seront apportés par les trois députés nationalistes ?’ Le Premier ministre a pris acte de la demande. Je crois qu’il lui appartiendra de répondre, et au-delà de la réponse, d’agir, dans un sens ou dans l’autre », indique Gilles Simeoni à la sortie de l’entretien.
Cette rencontre avait pour but de clôturer le cycle des discussions entre les élus corses et le gouvernement. Place maintenant au débat parlementaire, le projet d’article constitutionnel relatif à la Corse sera débattu dans la soirée de lundi en commission des lois à l’Assemblée nationale. Une quarantaine d’amendements ont été déposés sur le sujet.