Ce jeudi 30 mai, une grève des pharmaciens est organisée sur l’ensemble du territoire national. Les pharmaciens demandent notamment au gouvernement de mettre en œuvre un plan contre les pénuries de médicaments. En Corse, environ 90 % des officines sont fermées, deux manifestations ont été organisées à Ajaccio et Bastia.
Un mouvement d’ampleur. Ce jeudi 30 mai, 90 % des pharmacies de Corse sont fermées, en grève. Toutes ont suivi le préavis national de grève déposé par deux syndicats, la Fédération des pharmaciens d’officine (FSPF) et l’Union de syndicat de pharmaciens d’officine (USPO) et soutenu par l’Ordre des pharmaciens.
“90 % des pharmacies se déclarent grévistes en Corse-du-Sud (sur 57 pharmacies) et 86 % en Haute-Corse (sur 70 pharmacies)", a indiqué l'agence régionale de santé de l'île à l’AFP.
Nous serons au minimum 15 000 pharmacies mobilisées ce jeudi. Alors, vous aussi, tirez le rideau.
— FSPF (@fspfsyndicat) May 29, 2024
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Parmi leurs revendications, les pharmaciens demandent notamment au gouvernement de mettre en œuvre un plan contre les pénuries de médicaments. Et alors que des négociations ont débuté avec l'assurance-maladie, les syndicats entendent mettre la pression pour exiger la revalorisation de leurs honoraires.
“Les petites officines de Corse risquent de disparaître”
En Corse, deux manifestations ont été organisées à Ajaccio et Bastia. “En plus des revendications nationales, nous essayons de lutter contre une atteinte au maillage territoriale. Parce que les petites officines de Corse risquent de disparaître si on ne revalorise pas des honoraires établis par l’État, et des marges également fixées par l’État. Ça devient très compliqué alors que le maillage territorial est essentiel pour la Corse et la France. C’est important, il faut défendre les petites officines”, estime Christian Filippi, pharmacien à Folelli et président régional de l'Union de syndicats de pharmaciens d'officine.
Une inquiétude partagée par Marie Graziani, pharmacienne à Murato dans le Nebbiu. “Les pharmacies les plus proches de la mienne sont à 13 kilomètres. Du coup, si une pharmacie comme moi, dans le rural, ferme cela voudrait dire que beaucoup de patients ne pourraient plus être servis en médicaments.”
Le ministre de la Santé assure “un gouvernement mobilisé.”
Mardi, le ministre délégué charge de la Santé, Frédéric Valletoux, a assuré à l'Assemblée nationale que "les questions que se pose cette profession doivent être entendues", ajoutant que les discussions entre les pharmaciens et l'Assurance maladie sont ouvertes depuis décembre dernier.
"La rémunération des pharmaciens s'est élevée à 7,3 milliards d'euros en 2023, en hausse de 20 % depuis 2019", a rappelé le ministre délégué. "Sur les négociations en cours, la proposition que leur a fait le gouvernement, c'est d'abord de revaloriser leurs honoraires de 10 %, c'est de revaloriser les majorations de garde et de nuit, c'est de revaloriser les actes notamment sur la vaccination", a-t-il fait savoir.
"C'est donc une profession qui est accompagnée sur le plan financier", a-t-il tranché. "Sur les ruptures de médicament, le gouvernement est mobilisé et nous avons annoncé avec Catherine Vautrin des dispositions pour faciliter la gestion des flux et des stocks permettant de fluidifier le marché des médicaments", a-t-il insisté.
Sur l’ensemble de la France, entre 15 000 et 18 000 pharmacies, sur les 20 500 que compte le territoire, seront fermées ce jeudi, d'après les prévisions recueillies par l'Agence Radio France auprès des syndicats de la profession. Ce qui correspond à un taux d'officines mobilisées entre 75 % et 90 %.