Cyril Venouil: "les bateaux qui seraient en capacité d'apporter le fret ne le sont pas par une volonté la Corsica Linea"

Des membres du syndicat des transporteurs corses se sont réunis jeudi pour trouver une solution à la crise sur le fret qui touche l’île. Un accord a été trouvé avec la Corsica Ferries pour quelques dizaines de remorques. Le STC Méridionale répond aux accusations de blocage de l'économie corse.

La Corse va être en partie réapprovisionnée. Une vingtaine de membres du syndicat des transporteurs corses se sont réunis, ce jeudi 16 janvier, afin de trouver une solution à la crise du fret qui touche l’île, et ce, pour tous les transporteurs. « On ne veut léser personne, il faut que tout le monde puisse travailler », indique Jean-Marie Maurizi, président du syndicat. 

  

Car depuis le 9 janvier, une partie des personnels de La Méridionale est en grève et plusieurs navires de la Corsica Linea sont immobilisés sur le continent. Un mouvement social auquel s’ajoute celui des dockers qui bloquent les plus grands ports français en opposition à la réforme des retraites voulue par le gouvernement. 

Ainsi, un accord a été trouvé entre les transporteurs et la Corsica Ferries pour quelques dizaines de remorques. Elles seront acheminées vers la Corse, en fonction des places disponibles sur les bateaux jaunes, depuis Toulon, ce jeudi soir, et depuis Nice pour L’Île-Rousse et Propriano, samedi.

Chômage technique

En plus de l’approvisionnement, la situation a aussi des conséquences directes sur les transporteurs insulaires

La société Ersa Transport, qui compte 32 employés répartis entre Bastia, Ajaccio et Porto-Vecchio a déposé une demande d’autorisation de chômage technique d’au moins une partie de ses salariés auprès de la direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l’emploi (Direccte). 
 

"Une volonté de Corsica Linea"


A Pascal Trojani, président de La Corsica Linea, qui accusait les grévistes de "prendre l'économie corse en otage", Cyril Venouil, représentant du STC La Méridionale répond :

Je pense que personne n'est dupe. Tout le monde sait pertinemment que nous ne prenons pas la Corse en otage. On essaie de défendre nos emplois. Nous sommes des gens responsables. En dehors des cinq bateaux que nous bloquons sur le port de Marseille, les bateaux de Corsica Linea qui seraient en capacité d'apporter le fret sur l'île ne le sont pas par une volonté de la Corsica Linea et aussi par un mouvement interne de leurs marins CGT qui sont entrés en grève depuis le 15 janvier et dont personne ne semble vouloir faire écho.

Les marins du STC de La Méridionale insistent en outre sur le fait que seuls trois navires de la Corsica Linea sont bloqués à Marseille : le Vizzavona, le Méditerranée et Le Paglia Orba. Selon eux, la Corsica Linea pourrait transporter du fret  car le syndicat, malgré quelques actions coup de poing, n'a pas l'intention de bloquer les ports et le transport de marchandise en Corse.


Un accord difficile à trouver


Les marins gréviste réclament le respect de l’accord passé entre la  Corsica Linea et  la Méridionale au mois de juin dernier, concernant la future DSP Corse-Continent. 
Un accord qui prévoyait :
-Le partage équitable entre les compagnies de la desserte des deux ports principaux de l’île (Bastia et Ajaccio)
-Le retrait des recours en justice déposés par la Méridionale
 



Problème : la direction de la Méridionale a maintenu l’un de ses recours et les dirigeants de Corisca Linea refusent désormais de tenir leurs engagements.

Ils proposent un nouveau schéma de collaboration prévoyant : un bateau de la Méridionale positionné sur Ajaccio, un second sur le port secondaire de Porto-Vecchio.

Un scenario que le STC de la Méridionale récuse : selon le syndicat, la perte de la desserte du port de Bastia entrainerait nécessairement une casse sociale au sein de la compagnie, car 90% du transport de fret y effectué via la ville de Haute-Corse.

Le syndicat exhorte la Corsica Linea à respecter les engagements pris en juin et précise que la direction de la Méridionale s’est engagée par écrit à retirer les recours en justice déposés.

La CGT participe elle aussi au mouvement social.


Des remorques vandalisées

 

Selon nos confrères de RCFM, des remorques bloquées dans le port de Marseille ont été vandalisées et taggées dans la nuit de jeudi à vendredi, sans que l'on sache si ces actes sont en lien avec le conflit social en cours. Ces informations nous ont été confirmées par nos interlocuteurs sur place.
 

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