Pascal Trojani, président de Corsica Linea : "l'économie corse est prise en otage"

Le président de la Corsica Linea revient sur le conflit social qui oppose sa compagnie et les syndicats de marins STC et CFTC de la Méridionale. En Corse, le blocage partiel du fret commence à se faire sentir.
 

Pascal Trojani, président de la Corsica Linea était l'invité de Corsica Sera lundi. Peu de temps avant, sa compagnie a annoncé l'arrêt total de ses rotations jusqu'à vendredi 17 janvier.
Une réaction en partie due au mouvement des dockers dans le port de Marseille contre la réforme des retraites.
Mais il y a une autre raison : depuis vendredi dernier, le 10 janvier, des marins du STC et de La Méridionale ont bloqué des navires de la Corsica Linea dans le port de Marseille. D'autres actions ont eu lieu à Bastia, Ajaccio ou l'Ile-Rousse.
 

Le fret à l'arrêt

Pour Pascal Trojani; l"'économie corse est prise en otage". Car depuis les blocages, le fret est quasiment à l'arrêt, ce qui commence à poser problème dans l'approvisionnement de l'île, notamment pour l'alimentation.

Face à cette situation, le président de la Corsica Linea "se pose la question" d'une possible plainte pour "entrave" "parce qu'il va bien falloir que la Corse soit réapprovisionnée. Aujourd'hui je trouve ça inadmissible qu'on puisse plus envoyer de fret sur la Corse", dit-il.
 

"Une amnésie un peu étonnante"

Sur le fond du conflit social, Pascal Trojani estime que le STC des marins de La Méridionale fait preuve d'une "amnésie un peu étonnante."

Aux grévistes qui réclament l’union entre leur compagnie et la Corsica Linea sur un partage des ports principaux dans le prochain schéma de desserte maritime de la Corse, Pascal Trojani répond : "Au mois de juin 2019 nous avons travaillé à un projet industriel commun et d'ailleurs le STC avait été associé à cette discussion. Donc ils sont bien au courant que la Méridionale avait pris des engagements, des engagements juridiques, des engagements qui n'ont pas été tenus et ça je pense que personne ne pourra le contredire. A partir de là je ne me sens plus du tout tenu dans cet accord puis que La Méridionale a failli dans ses engagements."

En cause : les recours déposés par La Méridionale sur l'attribution de la délégation de service public.
 

Reprise du dialogue

Malgré tout, explique Pascal Trojani, "nous avons repris très récemment une discussion avec la Méridionale. Je vais essayer de discuter avec La Méridionale, d'avancer sur un projet industriel mais c'est vrai qu'aujourd'hui plus les jours passent et plus ça devient difficile de trouver un accord."

Dans l'après-midi, la Méridionale s'est également réjouie dans un communiqué de la reprise du dialogue.

Mais désormais le temps presse : la réponse à l'appel d'offres pour la prochaine délégation de service public doit être remise au plus tard le 14 février. "Vu qu'il y a un énorme travail à produire, je pense qu'aujourd'hui les heures sont comptées", conclut Pascal Trojani.
 
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