Hausse des prix des carburants : en Corse, dans le rural, "on ne fera plus de voiture inutilement"

La semaine dernière, le gouvernement a annoncé une indemnité inflation soit le versement de 100 euros à chaque Français gagnant moins de 2.000 euros net par mois. Sauf que dans le rural où la voiture est indispensable, cette somme s'apparente au mieux à un petit coup de pouce.

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Pas de train, pas de covoiturage et très peu de cars. Dans le rural, on ne peut faire autrement que de prendre son véhicule. Certains habitants payent à crédit leur plein, jusqu'au versement du salaire ou de la pension.

La hausse du prix du carburant fait changer les habitudes en attendant l'indemnisation de 100 euros annoncée pour ceux qui perçoivent moins de 2.000 euros mensuels. "On descendra moins de Zigliara à Ajaccio. On ne fera pas de la voiture inutilement. Avant, on le faisait sans s'en rendre compte, maintenant, on va s'en rendre compte", explique Jean-Paul Cafetier, habitant de Zigliara.

À la pompe à essence, Cyril regarde le montant qui grimpe depuis août. Il roule près de 25.000 kilomètres par an et ne bénéficiera pas de l'aide. "On est entre 250 et 300 euros de carburant par mois pour essentiellement aller travailler. Aujourd'hui, le carburant impacte tellement mon budget qu'on va essayer d'installer des panneaux photovoltaïques sur notre toiture et on va passer sur une voiture électrique", précise-t-il.

Les professionnels de transports non indemnisés

À la caisse, les clients enchaînent les commentaires. Ils espéraient une réduction des taxes qui représentent près de la moitié du prix. Le gérant d'une station perçoit deux centimes par litre, ce sont sept pour le propriétaire.

Les professionnels des transports, les plus gros consommateurs d'essence, ne seront pas indemnisés. "On fait un plein tous les jours ou tous les deux jours et ça nous coûte entre huit et dix euros par plein en plus. Ce qui fait environ 300 euros par mois supplémentaires. Je pense qu'un coup de pouce aurait été bienvenu pour tous les professionnels du voyage", estime Romain, taxi.

Quant au bioéthanol, 50 % moins cher à la pompe et très en vogue sur le continent, aucune des 129 stations de Corse n'en fournit. 

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