Inquiétude d’une partie des éleveurs bovins. Ils ont des difficultés pour écouler leur production de viande. Ils dénoncent des pratiques peu rigoureuses de la part de certains et demandent une meilleure organisation de la filière.
Francè Geronimi est un éleveur inquiet. Il vend sa production quatre euros le kilo et peine à s’en sortir. Pourtant, il est passionné par son métier. Il ne compte pas ses heures et souhaite que cela se sache afin de casser l’image de l’agriculteur qui profite du système.
« C’est la seule image qui est véhiculée. C’est la seule chose qu’on entend, c’est la divagation, c’est des fraudeurs. Des fraudeurs, il y en a dans toutes les professions et des défauts et des carences, il y en a dans toutes les professions. Ce n’est pas pour autant qu’on met que celles-là en avant. Il y a des gens qui sont jeunes, qui se sont installés dans le rural, qui produisent des animaux et qui veulent vendre leurs animaux et vivre dignement sans vouloir s’enrichir », s’emporte-t-il.
« Il n’y a aucune structuration »
Une stigmatisation de la profession, qui selon Francè, ferait baisser les ventes des producteurs locaux. Ce pessimisme est partagé par la dizaine d’agriculteurs réunie à Corte ce mercredi. Ils demandent aux pouvoirs publics de structurer l’interprofession. « Il n’y a aucune structuration. Il n’y a plus rien au niveau de la filière bovine en Corse. Chacun dans son coin essaye de vendre directement ou en passant par des intermédiaires », regrette Emmanuel Firroloni, éleveur bovin dans le Boziu.
Joseph Colombani, le président de la chambre régionale de l’agriculture plaide pour une nouvelle organisation de la profession. « Il y a vraiment de quoi faire. Le tout, c’est d’organiser, notamment à travers à cahier des charges et avec la création d’une interprofession. C’est l’étude que nous avons lancée à la chambre régionale et pour laquelle on attend les résultats à la fin de l’année », indique-t-il.
Les trois-quarts de veaux consommés sur l’île sont importés.