Assemblée nationale : vers une alliance entre la majorité présidentielle et le groupe LIOT ?

Pourrait-on voir se concrétiser un prochain accord entre le groupe Liberté et territoires et la majorité présidentielle à l'Assemblée nationale ? Cette possibilité a récemment été évoquée par le président de la République. Du côté des députés nationalistes corses, si la porte n'est pas fermée, on se veut beaucoup plus mesuré.

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Le groupe LIOT (Liberté, indépendants, Outre-Mer et Territoires), auquel appartiennent trois des quatre députés corses, pourrait-il bientôt former une alliance avec la majorité présidentielle ?

Invité le 26 octobre dernier sur France 2, Emmanuel Macron a tendu la main aux groupes parlementaires LIOT et les Républicains.

"J'ai vu ces derniers jours au Parlement qu'il y a des députés d'un groupe intermédiaire du centre, qu'on appelle LIOT, et les parlementaires Les Républicains qui n'ont pas voté [les motions de censure déposées sur les budgets par le RN et la Nupes]", envoyant de fait un "message clair", celui de ne pas vouloir nécessairement bloquer le gouvernement, a estimé le chef de l'Etat.

Avant de poursuivre : "Je pense qu'avec ces parlementaires-là, qui aujourd'hui ne sont pas dans la majorité, le gouvernement et la majorité à l'Assemblée ont intérêt à travailler et engager pour passer la réforme sur le travail, la réforme sur les retraites, la réforme sur l'immigration que nous allons faire, la réforme sur les énergies renouvelables et le nucléaire. Et oui, je souhaite qu'il y ait une alliance".

"Nous sommes en discussion permanente avec le gouvernement"

Des propos bien entendus par les députés du groupe LIOT. Plus petit groupe parlementaire avec 20 députés, il n'en reste pas moins chouchouté par le gouvernement et régulièrement reçu, selon son président Bertrand Pancher, par la Première ministre Elisabeth Borne. Car si le groupe est bien inscrit dans l'opposition, ses membres se disent à l'écoute des propositions des autres forces politiques. Y compris, donc, celles de la majorité. 

"Nous sommes en discussion permanente avec le gouvernement, affirme Michel Castellani, député de la première circonscription de Haute-Corse. J'étais [vendredi 4 novembre] au ministère de l'Intérieur où je suis resté plus d'une heure en discussion. Il y a des questions qui sont ouvertes."

Le groupe LIOT, glisse-il, "est très sensible à la démocratie, à la liberté de parole, au respect du parlement. Nous avons clairement dit à la Première ministre que notre attitude politique serait dictée par les réponses de fond [à nos] questions."

Nous avons clairement dit à la Première ministre que notre attitude politique serait dictée par les réponses de fond [à nos] questions.

Michel Castellani

Son collègue et député de la deuxième circonscription de Haute-Corse, Jean-Félix Acquaviva, poursuit cette idée, avec une certaine prudence.

"On prend en compte les propos du président de la République comme une évolution sémantique à l'oral. Mais ça ne suffit pas. Aujourd'hui, il faut passer à des cadres de compromis politiques forts, notamment sur la Corse. Donc il faut passer du dire, au faire."

"Faire avancer les choses"

Politiquement, sur l’île, une alliance entre députés nationalistes et majorité présidentielle à l'Assemblée nationale impliquerait un certain rapprochement entre des mouvements concurrents aux législatives, en juin dernier, et même adversaires à l’Assemblée de Corse actuellement.

J'ai fait en sorte que le groupe Horizons vote très largement des amendements déposés soit par monsieur Colombani, soit par monsieur Castellani, ou soit par monsieur Acquaviva.

Laurent Marcangeli

Laurent Marcangeli, député de la première circonscription de Corse-du-Sud, président du groupe Horizons au sein de l'Assemblée et donc lui bien membre de la majorité, se montre plutôt ouvert à cette possibilité.

"Je ne pense pas avoir été en contradiction systématique avec mes collègues depuis le début de cette mandature, j'ai même fait en sorte que le groupe Horizons vote très largement des amendements déposés soit par monsieur Colombani, soit par monsieur Castellani, ou soit par monsieur Acquaviva. Moi, je suis là pour faire avancer les choses", insiste-t-il.

Alliance avec conditions

Le député de la seconde circonscription de Corse-du-Sud, Paul André Colombani, se dit également prêt à discuter. Avec une condition : que des actes forts soient engagés. Si tel n'est pas le cas, il n'exclut en revanche pas de voter les possibles prochaines motions de censure contre le gouvernement.

"Si on libère les prisonniers politiques immédiatement, derrière, le jeu peut s'ouvrir. Mais aujourd'hui, il n'en est rien, regrette l'élu PNC. On a bien vu ce qui se passe sur les questions qui nous concernent le plus : rien n'a changé. Donc moi, je le répète aujourd'hui : si, dans les semaines qui arrivent, une motion de censure qui a des chances d'aboutir se présente, je pense que je serai du côté du vote de la censure."

Commission d’enquête parlementaire sur l’affaire Colonna, dotation de continuité territoriale, ou encore prolongement du crédit d’impôt corse...

Majorité et gouvernement se sont montrés favorables plusieurs amendements et propositions des députés insulaires ces dernières semaines, que ce soit en commission ou en séance publique.

Pour autant, les discussions entre la délégation d’élus corses et le gouvernement restent pour l'heure, elles, toujours à l’arrêt.

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