En 1960, la Corse était étudiée pour l'implantation d'un site d'essais nucléaires. À cette annonce, les populations manifestent. Ce sont les événements de l'Argentella, cités pour être les prémices des mouvements écologistes et autonomistes corses des années 1970. Retour en images d’archives.
Il y a presque 60 ans, la Corse se trouve au cœur du programme nucléaire français et de ses scandales. À l'époque, Charles de Gaulle affirme son ambition. Il veut garantir à la France une indépendance totale en la matière.
Il charge Michel Debré son Premier ministre d'obtenir des résultats. Il envisage alors des expérimentations, souterraines dans un premier temps.
Plusieurs zones sont étudiées. L'une d'entre elle se situe en Balagne : l'Argentella. Le site de l'ancienne mine d'argent, semble parfait pour les experts du gouvernement. Ils déclarent : « La qualité des roches et le volume du massif permettent d’absorber dans des conditions réelles de sécurité, des explosions de faible importance […] aucune retombée radioactive n’est à craindre. »
Bras de fer
La population s'inquiète et proteste. Durant le mois de mai 1960, de nombreuses manifestations sont organisées. À Ajaccio, Calvi, ou encore Bastia, des milliers de personnes sont dans les rues.
Les journaux de l'époque en font leur titre. Ce bras de fer entre la population et le gouvernement marque les fondements des revendications écologiques, mais également des mouvements régionalistes. « Qu’est-ce qu’il en aurait résulté dans un socle granitique qui doit être plus ou moins fissuré… Je ne sais pas. Je crois que nous avons parfaitement bien fait d’être à la pointe de l’écologie », indiquait il y a quelques années Jose Stromboni, militant à l'époque.
Un mois plus tard, le Premier ministre confirme que le projet est abandonné. Il ne dépassera pas le stade de l'étude. C'est finalement en Polynésie, en particulier sur l'île de Mururua, que les expérimentations sont dirigées.
En tout : 193 essais nucléaires, de 1966 à 1996, avec des conséquences dévastatrices sur l'écologie et la santé des populations.