Dans le cadre du concours "les petits artistes de la mémoire", dix-huit élèves d'une classe de CM1-CM2 ont travaillé sur la mémoire d'un poilu corse. Un oeuvre artistique faite d'écrits et d'arts plastiques, primée par le jury de l'office national des anciens combattants et victimes de guerre.
"Les petits artistes de la mémoire" c'est le nom du concours national auquel participent les élèves de classe de CM1-CM2 de l'école René Subissi de Bastia. Ce jeudi 20 mai, ils ont reçu le premier prix académique et départemental pour leur travail sur la vie de Joseph Corteggiani, un soldat originaire de Zitambola.
Ce concours, proposé par l'office national des anciens combattants et victimes de guerre, vise à transmettre aux plus jeunes la mémoire des combattants de la Grande Guerre et plus largement de les sensibiliser à l'héritage contemporain de ce conflit. Dans les faits, les élèves doivent imaginer et créer un projet artistique en lien avec la guerre de 14-18.
Joseph Corteggianni, un soldat originaire de Zitambola
À l'école René Subissi, le directeur et enseignant en CM1-CM2, Dominique Delporta n' a pas hésité longtemps avant de lancer ce projet en début d'année. Pour le mener à bien, il décide de s'attacher à la mémoire d'un poilu puis de narrer son épopée.
Après examen des arbres généalogiques des enfants, quatre noms de poilus ressortent. "On a reçu des photos, des lettres, des décorations et ce sont les enfants qui ont choisi le soldat sur lequel nous allions travaillé" raconte Dominique Delporta. Au vu des nombreux documents et archives fournis par la fille d'un soldat, Joseph Cortegianni, les enfants décident de s'intéresser à ce poilu, originaire de Zitambola, dans le Niolu.
Tout au long de l'année scolaire, les dix-huit élèves de la classe de CM1-CM2 se penchent sur le destin de ce soldat insulaire. Parti de Corse en décembre 1914, celui qui est alors un jeune homme arrive à Toulon avant de prendre part aux combats dans la Marne et même jusqu'à Salonique. Blessé par trois fois, Joseph Corteggiani rentre finalement chez lui en 1917. Dans ses écrits, conservés par la famille et longuement consultés par les élèves, il dit : "J'ai repris ma vie normale en mai 1917".
Un important travail d'écriture mais aussi d'arts plastiques
C'est donc à partir de toute cette matière que les enfants ont commencé leur travail. En partant des quelques écrits, deux pages seulement, et des lettres envoyées depuis le front, les enfants ont imaginé et écrit des correspondances que le soldat aurait pu avoir avec sa famille pendant la guerre. Ils ont même imaginé un carnet intime où le poilu raconterait son parcours depuis les tranchées.
En plus de ce travail d'écriture, les élèves accompagnées par Anne-Marie Amoretti ont mené un travail artistique. " En plus des écrits, nous avons également produit des oeuvres artistiques en peinture aquarelable, des pop-up (dessins en 3D) et même un dessin-animé sur une histoire qui s'est réellement passée dans le col de la Chapelotte" poursuit Dominique Delporto, faisant référence aux châtaigniers corses plantés par des soldats insulaires dans les Vosges.
"L'impression que nous étions 21 en classe"
"Joseph a rythmé notre année scolaire et parfois quand je faisais l'appel j'avais l'impression que nous étions 21 en classe" résume l'enseignant, fier du travail accompli par ses élèves. Ce jeudi 20 mai, dans la cour de leur école René Subissi, les élèves ont donc reçu leur prix ainsi que des récompenses offertes par la ville de Bastia, l'Office national des anciens combattants et victimes de guerre, la section Haute-Corse de la société des membres de la légion d'honneur ainsi que celle de l'association des membres de l'Ordre National du Mérite. Egalement présente, la fille de Joseph Corteggianni, très émue par la reconnaissance accordée à son pèr a longuement remercié élèves et enseignant.
Après son premier prix départemental et académique, la classe concourt désormais au niveau national.