Gérard Giorgetti a été condamné à la réclusion criminelle à perpétuité assortie de 22 ans de sûreté pour le meurtre de José Carlos Vicente Garcia ce jeudi 24 janvier. En 2016, le corps de la victime avait été démembré et les parties dispersées dans différents endroits de Corse.
Ce jeudi 24 janvier, au quatrième jour du procès de l'affaire du corps démembré du Lancone, Gérard Georgetti a été condamné à la réclusion criminelle à perpétuité assortie de 22 ans de sûreté pour le meurtre de José Carlos Vicente Garcia. Une condamnation conforme aux réquisitions de l'avocat général.
Médecin légiste et anthropologue
Au troisième jour du procès de Gérard Georgetti mercredi 23 janvier, le médecin légiste et l’anthropologue ont expliqué, en visioconférence, les 23 lésions données sur le thorax par un couteau tranchant. L’arme n’a pas été retrouvée.
Ils ont également confirmé l’hypothèse d’une congélation possible du tronc et la compatibilité de la scène de crime supposée : le logement de Gérard Georgetti, avec l’absence d’une forte hémorragie. Compatibles aussi : la machette, la hachette pour découper peut-être les membres. Ces outils sont des pièces à conviction.
Dans le box Gérard Georgetti pose beaucoup de questions, à la place de son avocate. À l’inverse, la famille de la victime s’est figée à l’écoute des experts. Les mots empruntés au vocabulaire du boucher, des agents d’abattoirs sont terribles.
L’avocate de la défense a pourtant tenté de convaincre les jurés que rien dans cette description ne permettait d’identifier l’auteur. Que cela soit sa taille, sa corpulence ou encore s’il est gaucher ou droitier.
La famille de la victime écoute. La victime : Jose Vicente Garcia ne s’est pas défendu selon les constations faite sur le corps. Alcoolisé, présentant des chocs à la tête, elle était peut-être ou a été très vite inconsciente. Pour l’avocat des parties civiles, c’est la barbarie du crime qui apparaît dans l’autopsie.
Interrogatoire de l'accusé
Deuxième jour du procès de Gérard Giorgetti, meurtrier présumé de José Carlos Vicente Garcia. Ce mardi a été consacré très largement à l'enquête et à l'interrogatoire de l'accusé qui risque la réclusion à perpétuité.
La parole a aussi été donnée à la famille de la victime.
Hier, au premier jour de son procès aux assises de Haute-Corse à Bastia, c'est la personnalité de l'accusé qui a été sondée. Les psychologues, les psychiatres, interrogés en vidéoconférence décrivent une personne en apparence gentille mais manipulatrice et agressive.
Quant au principal intéressé, Gérard Giorgietti, il a asséné - sans jamais nommer la personne - "non, je n'ai pas tué la victime".
En avril 2016, dans le défilé du Lancone, des gendarmes mobiles tentaient de reconstituer un puzzle macabre. Le tronc d'un homme, lacéré à plusieurs endroits par un objet tranchant, venait d'être découvert au fond d'un ravin.
Le lendemain, le 20 avril, au pied d’un arbre d’une route de Balagne, les membres en partie calcinés de la victime étaient cette fois retrouvés.
Quelques jours plus tard, le corps sans tête était identifié grâce à une empreinte. Il avait désormais un nom : José Carlos Vicente Garcia, un serveur, cuisinier. Un peu marginal, et avait été hébergé quelque temps au foyer social de Toga à Bastia.
Bungalow
C’est dans cette structure qu’il avait rencontré celui qui est désormais accusé de l'avoir tué : Gérard Giorgetti, le gardien de nuit du foyer. La victime était devenue son colocataire.
Très vite, les enquêteurs ont été persuadés de tenir le coupable en raison des nombreux éléments à charge retrouvés. « Un véhicule qui a été utilisé par le mis en examen comporte dans son coffre des traces du sang de Monsieur Vicente Garcia », indiquait, le 26 avril 2016, Jean-Philippe Reiland, Commandant section de recherches gendarmerie.
Un an presque jour pour jour, le crâne de la victime était mis à jour dans un jardin situé sur le cordon lagunaire de la Marana, près d’un bungalow, lieu d'habitation de l'accusé et de la victime.
Gérard Giorgetti est jugé pour meurtre précédé ou accompagné de tortures. L'homme a un lourd passé judiciaire. Il a notamment été condamné par la cour d'assises de Haute-Garonne pour avoir commis des violences ayant entraîné la mort d'une prostituée qu'il hébergeait à Toulouse.
Aujourd'hui, en cour d'assises, il continue de nier être l'auteur du meurtre de José Carlos Vicente Garcia. Il risque la prison à perpétuité.