Affaire Julie Douib : deux hommes condamnés pour destruction de preuves

Mardi 4 juillet, le tribunal correctionnel de Bastia a condamné Jean-Baptiste Andreani et Christophe Colin pour destruction de preuves. Les deux hommes ont été reconnus coupables d'avoir fait disparaître des effets personnels appartenant à Julie Douib, assassinée par son ex-compagnon en mars 2019 à L'Île-Rousse.

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Mardi 4 juillet, le tribunal correctionnel de Bastia a jugé deux hommes dans le cadre de l'affaire Julie Douib.

Ces derniers comparaissaient pour "destruction de documents ou objets concernant un crime ou un délit pour faire obstacle de la vérité".

Présentés comme des proches de Bruno Garcia-Cruciani - ex-compagnon de Julie Douib condamné à la réclusion à perpétuité pour son assassinat en mars 2019 à L'Île-Rousse -, Jean-Baptiste Andreani et Christophe Colin ont respectivement écopé d'un an et de dix mois de prison. 

La peine des deux prévenus a été aménagée : ils ne seront pas placés en détention mais devront porter un bracelet électronique.

Dix et huit mois de prison avaient été requis à leur encontre par la procureure.

Téléphones détruits

Les deux hommes, dont les cas avaient été disjoints lors du procès aux assises, étaient poursuivis pour avoir brûlé des affaires, dont certaines appartenaient à Julie Douib, notamment un téléphone et un ordinateur portables.

Des vêtements avaient également été détruits quelque temps après le meurtre par balle de la jeune femme alors âgée de 34 ans.

Un téléphone occulte appartenant à Bruno Garcia-Cruciani avait aussi été brûlé.

Ces faits avaient été relevés pendant l'enquête, à la suite d'écoutes téléphoniques réalisées sur les lignes des deux hommes et de Bruno Garcia-Cruciani. 

Durant son audition par les enquêteurs, Christophe Colin avait reconnu les faits.

À l'audience, son avocat a plaidé la relaxe, insistant sur le fait que l'infraction "n'était pas constituée" et sur "l'absence de preuves pénales".

Le conseil de Jean-Baptiste Andreani a quant à lui souligné que son client avait été "manipulé" par Bruno Garcia-Cruciani et qu'il avait agi en répondant "à une forme de fidélité idiote". Le tribunal les a finalement condamnés.

Du côté des parties civiles, on regrette des peines "trop légères". Le père de Julie Douib espérait des peines fermes mais a d'ores et déjà déclaré que la famille ne ferait pas appel du jugement.

Fin du feuilleton judiciaire

Ce jugement en correctionnelle vient également conclure judiciairement "l'affaire Julie Douib", dont l'assassinat avait suscité une vague d'indignation à travers tout le pays.

Un soulagement pour le père de la victime, venu seul au procès.

"On va enfin pouvoir tourner la page judiciaire et ça va nous permettre de respirer, confie Lucien Douib. Je continuerai toujours à me battre dans le dossier des violences faites aux femmes, mais je n’aurai plus à me consacrer qu’à ça, aux enfants et à nous-mêmes."

Lucien Douib a prévu de "faire un break" jusqu’à la rentrée. Puis il reprendra ses déplacements pour répondre aux sollicitations des associations qui luttent contre les violences faites aux femmes. 

"J’espère que toutes les affaires seront traitées aussi vite, que toutes les familles auront l’impression qu’on les aide et qu’on les accompagne le plus loin possible."

Lucien Douib, père de la victime

L'assassinat de Julie Douib avait ému la France entière, au point de devenir l'un des déclencheurs du Grenelle contre les violences conjugales, lancé par le gouvernement quelques mois plus tard, en septembre 2019.

Depuis, le père de la jeune femme reconnaît qu'il y a eu des avancées, notamment le déploiement des téléphones "grave danger" et des bracelets anti-rapprochement. Pourtant, il trouve que "ça ne va pas assez vite pour les victimes".

"En moyenne, le délai de traitement d'une affaire comme la nôtre c'est 3 ans et demi ou 4 ans pour arriver en première instance, explique Lucien Douib. Pour Julie, tout s'est terminé en 4 ans. J’espère que toutes les affaires seront traitées aussi vite, que toutes les familles auront l’impression qu’on les aide et qu’on les accompagne le plus loin possible."

Avec deux procès aux assises et un procès en correctionnelle, le "dossier Julie Douib" aura été réglé en 4 ans par la justice. Une rapidité de traitement que Lucien Douib impute à la médiatisation de cette affaire. Car, selon lui, "Julie est devenue un symbole" de la lutte contre les violences faites aux femmes.

Le "Collectif féminicide par compagnons ou ex" a dénombré 57 féminicides depuis le 1er janvier 2023.

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