Bastia 3 : le PRG dans tous ses états

Joseph Martelli et Anne-Marie Piacentini (Anthony Muratori et Henriette Baccarelli) candidats PRG à la départementale partielle de Bastia 3
José Martelli candidat PRG et Jean Zuccarelli son soutien dans la départementale partielle de Bastia 3. ©France 3 Corse Via Stella

Qui représente vraiment le PRG dans cette départementale partielle de Bastia 3 ? C’est la question qui crispe tous les membres du parti. La liste Martelli-Piacentini soutenue par Jean et Emile Zuccarelli se dit légitime par « son parcours et son score de mars 2015 ».

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Ils affichent respectivement 15 et 30 ans de militantisme au sein du PRG. José Martelli et Anne-Marie Piacentini qui avaient manqué de 137 voix seulement l’élection en mars 2015 face à l’alliance municipale - qui s’étendait encore à l’époque jusqu’au MCD – veulent mettre l’accent sur leur légitimité.

Ce score de mars 2015, la position de sortant de José Martelli -ancien élu départemental avant l’élection annulée - et leur cap « toujours au service de la gauche » - une allusion aux variations du MCD de François Tatti (voir encadré) – feront la différence lors de ce scrutin. C’est ce qu’affirme le binôme et leurs deux remplaçants devant la vingtaine de militants réunie à Lupino.

Le PRG "officiel" - mais contesté devant les instances parisiennes par les zuccarellistes - ayant investi un candidat, Jean-François Mattei, en binome avec Marie-Claire Poggi du MCD dans le canton. 



Les Zuccarelli dans le viseur

Dans l’assistance Jean Zuccarelli, conseiller municipal de Bastia membre du bureau national du parti et son père, Emile, l’ancien maire, figure du parti qui veille au grain. 

Voilà précisément les cibles des grandes manœuvre au PRG de Haute-Corse, le « clan Zuccacrelli » et peut-être aussi la ligne républicaine tricolore qu’il incarne depuis des décennies.
"On peut discuter de la ligne politique mais pas de cette manière ! On ne refonde rien en écartant les uns ou les autres" explique Jean Zuccarelli. 

Une ligne que le président actuel, Anthony Alessandrini, maire d’Antisanti, ne cache pas vouloir changer radicalement en parlant même d’autodermination pour la Corse. 

 

En off Jean Zuccarelli est présenté comme « une machine à perdre », l’évincer et reconstruire une union à gauche avec le MCD à Bastia aujourd’hui et demain au niveau régional est le but affiché par certains cadres du PRG pour retrouver le goût de la victoire.

« Notre droiture et notre rigueur politique font de nous un repère » explique Emile Zuccarelli qui se veut confiant pour l’avenir « la direction nationale doit trancher» faisant allusion à l’élection d’Anthony Alessandrini en juin dernier (à laquelle la tendance Zuccarelli n’a pas participé parlant de "PRG auto-proclamé").

De la volonté de refondation à l'éclatement 

Un dossier qui concerne désormais la commission de conciliation du parti à Paris qui n’a pas encore pris de décision et qui a depuis changé de président avec l'élection de Sylvia Pinel.

Les Zuccarellistes parlent de « PRG autoproclamé » avec un «bureau fantôme, certains membres ont appris dans la presse qu’ils étaient au bureau du parti » affirme un cadre historique du PRG bastiais. 

Reste à savoir si l’électeur s’y retrouvera ? Entre PRG canal historique et habituel, MCD, PCF et PS - présent sur le ticket majorité municipale avec Emmanuelle de Gentili - 4 offres à gauche sont proposées.

Partant de là, la gauche devrait avoir du mal à perdre lors de ce scrutin, mais elle ne sortira malgré tout certainement pas gagnante de cette campagne…

 

Le MCD cherche son cap
Le parti créé en juillet 2014 par François Tatti, qui dénoncait cette année là les "méthodes du PRG", rejoint désormais le bercail à l'occasion de cette départementale partielle.
Le président de la CAB pose sur la photo aux côtés d'Alex Alessandrini le président qui l'a exclu en 2014 et dont il dénoncait les méthodes. Rien d'inédit en politique et dans tous les camps... 

Ce remariage intervient après une aventure nationaliste à la mairie de Bastia qui a très vite avorté virant au divorce prématuré. Le MCD opérait en mars 2015 un rapprochement avec la majorité de François Orlandi lors des dernières départementales.
Nié par François Tatti quand il est filmé saluant la victoire dans les locaux du Conseil Départemental au soir du 2e tour, le rapprochement sera finalement vérifié avec le positionnement de Marie-Claire Poggi au sein de la majorité.

Le parti a dû aussi abandonner l'idée d'aller seul à la territoriale de 2015 en rejoignant le camp Giacobbi dès le premier tour, François Tatti sera finalement le seul du MCD à obtenir un siège à l'assemblée à cause de la défaite de la gauche face aux nationalistes.

Une route sinueuse qui a toutefois assuré une visibilité et une représentation en termes d’élus et de mandats à la CAB, la mairie de Bastia, au Conseil départemental ou encore à l’Assemblée de Corse.

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