Le 10 décembre dernier, une délégation du collectif "Patriotti" a été reçue à l’Assemblée nationale. Ils ont rencontré des représentants du groupe parlementaire "Territoires et liberté", dans lequel figurent trois députés nationalistes corses.
Actif depuis plus d'un an, le collectif "Patriotti" regroupe des militants nationalistes issus de plusieurs mouvements et structures politiques, syndicales ou associatives. 110 anciens prisonniers dits politiques ont adhéré au collectif, créé au départ pour protester contre l'inscription de ces derniers au Fichier judiciaire automatisé des auteurs d'infractions terroristes (Fijait), normalement destiné aux islamistes radicaux.
Mais aujourd'hui, le collectif a étendu ses revendications. Procédures judiciaires à répétition, amendes, Finiada, ADN, Fijait : c'est autour de toutes ces questions qu'une délégation reçue à l'Assemblée nationale le 10 décembre dernier, a souhaité sensibiliser les députés. "Cette rencontre était très importante pour nous mais également symbolique", confie Jean-Philippe Antolini, porte-parole du collectif.
#Patriotti reçu à Paris par "libertés et territoires".
— Patriotti : Anciens prisonniers Politiques (@CollectifAPP) December 10, 2019
Après un exposé sur #Fijait et amendes, nous avons rappelé que seule une solution politique digne de ce nom est de nature à régler définitivement la question nationale Corse.https://t.co/2I0GYShYpO pic.twitter.com/YFifjbczYg
Et la rencontre a été plutôt "concluante" pour le collectif : "Madame Pinel a été sensible à cette problématique qui est la nôtre. Elle a notamment été surprise de voir que l’on pouvait avoir des utilisations aussi différentes de la loi", ajoute Jean-Philippe Antolini.
Rupture du principe d'égalité
En effet, les militants nationalistes dénoncent également les inégalités de traitement auxquelles ils sont quotidiennement soumis. Jean-Philippe Antolini explique notamment que certains membres sont condamnés à des sanctions, d'autres non.
Dans un communiqué, le collectif réuni ce samedi 28 décembre à Bastia pour échanger autour de cette rencontre, dénonce, "nous cherchons à interpeller toutes celles et ceux qui se disent attachés aux principes des libertés individuelles et collectives, sur les conditions quotidiennes – sociales, administratives, juridiques et professionnelles – que nous subissons".
Il précise, "en suscitant ces échanges, en les multipliant nous entendons – à partir de dossiers précis – démontrer les contradictions du système et favoriser l’éclosion d’espaces de concertation".
Pour le collectif la prochaine étape réside désormais dans l’internationalisation de leur problématique. Le 21 janvier prochain ils doivent être reçus au parlement européen à Bruxelles par le député François Alfonsi.